Malgré un renforcement de la coopération entre les 27, l'arrivée des talibans en Afghanistan inquiète les spécialistes de la lutte contre le terrorisme.
Il y a 20 ans l'Europe suivait avec effroi l'effondrement du World Trade Center à New-York. Après les attaques du 11 septembre, le Vieux Continent allait devenir une nouvelle fois la cible du terrorisme. Depuis l'UE n'a eu de cesse de s'adapter face à cette menace.
Si les 27 ont tiré les leçons des attaques qui ont frappé les Etats membres, les experts rappellent qu'il n'existe pas de solution à toute épreuve face aux terroristes. Claude Moniquet, directeur du European Strategic Intelligence and Security Center, estime que l’Union a fait des progrès pour renforcer sa sécurité. Mais il appelle les institutions à aller plus loin. "_Ce qu'il faut faire je crois, c'est ce que la France et d'autres pays font aujourd'hui au Sahel. Pourquoi est-ce qu'on est au Sahel ? Très clairement, pour maintenir la menace le plus loin possible des frontières européennes _", insiste-t-il.
Le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, 20 ans après le début de l'intervention militaire, laisse un vide stratégique et ouvre la porte à de nouvelles menaces. Avec l'arrivée des talibans, les Européens et leurs intérêts pourraient à nouveau être la cible des terroristes.
Claude Moniquet note deux risques sérieux. Il évoque l’arrivée de terroristes qui pourraient se glisser dans les rangs de réfugiés, comme cela s’était produit avant les attentats de Paris et de Bruxelles. Ce spécialiste du contre-terrorisme s’inquiète aussi car "la prise de Kaboul par les talibans est considérée comme une victoire. On le voit bien sur les réseaux sociaux et ça peut donner un nouveau souffle au djihad."
Deux structures terroristes, Al-Qaïda et le groupe Etat islamique, sont présentes en Afghanistan. Le danger est de voir le pays redevenir l'épicentre du terrorisme international.