Troupes russes aux frontières : l'Europe s'inquiète

L'Europe est à nouveau appelée à réagir face aux provocations de la Russie. A Bruxelles, les mouvements de troupes russes à la frontière ukrainienne et le risque d'une éventuelle attaque ont été au cœur des discussions entre les ministres européens et les alliés de l'OTAN.
Si Moscou se défend de tout action militaire, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba s'est inquiété de la présence russe de plus en plus importante en Crimée et dans l'Est de l'Ukraine. Il y voit une stratégie russe claire.
"Ce renforcement de la présence militaire ne doit pas être considéré indépendamment des autres crises et tensions qui se déroulent en Europe. L'utilisation des migrants comme arme contre la Pologne, contre la Lituanie et, dans un sens plus large, contre la communauté européenne et euro-atlantique, la crise énergétique en Europe, les campagnes de désinformation et de propagande visant à montrer les divisions dans les pays européens, au sein de la communauté européenne, tout cela fait partie d'une stratégie plus large de la Russie pour briser l'Europe et créer les conditions où l'Europe sera tentée de faire des concessions à la Russie." a déclaré Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères.
La diplomatie européenne se garde bien de faire le lien entre entre le renforcement militaire à la frontière ukrainienne et la crise avec la Biélorussie, Mais reconnaît une chose...
"Franchement, je ne pense pas que Loukachenko puisse faire ce qu'il fait sans le soutien important de la Russie" a déclaré Josep Borrell.
Pour l'analyste, Fabrice Pothier, le président Poutine a appliqué la même stratégie au cours de la dernière décennie et, à court terme, il a déjà atteint son objectif.
"Il poursuit la même stratégie qu'en 2014 avec des moyens différents. Il se pourrait qu'il décide effectivement de faire des incursions militaires. Il ne faut pas l'écarter. On s'est déjà trompé une fois on ne peut pas se tromper une deuxième fois." affirme-t-il.
"Cependant, je pense qu'il a déjà obtenu ce qu'il voulait, c'est-à-dire maintenir l'Ukraine dans un état de faiblesse et d'inquiétude et remettre toujours en question le soutien de l'Occident à l'Ukraine."
Le secrétaire général de l'OTAN a quant à lui averti : ces mouvements de troupes sont dangereux car ils réduisent le temps nécessaire à l'OTAN pour agir en cas d'invasion russe.