L’UE tire les leçons de la nouvelle victoire électorale de Viktor Orban

Le Premier ministre Viktor Orban
Le Premier ministre Viktor Orban Tous droits réservés Petr David Josek/The Associated Press
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Par Sandor Zsiros
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Les relations devraient rester difficiles entre l'UE et la Hongrie après le nouveau succès électoral du Premier ministre populiste.

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"Notre victoire électorale est si grande que l'on peut la voir de la lune et aussi de Bruxelles". Ces propos sont ceux du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, après son 4e succès consécutif aux élections législatives qui se sont tenues dimanche. Son message était adressé aux institutions de l'Union européenne qui ne manquent pas de critiquer son gouvernement concernant la démocratie, l'Etat de droit et les valeurs fondamentales.

A Bruxelles et en particulier au Parlement européen les opposants politiques comptent poursuivre leur combat contre le dirigeant populiste. "Je suis comme d'autres désespérée. Nous allons devoir poursuivre la bataille", explique l’eurodéputée Gwendoline Delbos-Corfield.

"Mon travail va consister à mettre la pression sur le Conseil et la Commission pour qu'ils agissent, pour qu'ils se battent en faveur d'un minimum de pluralisme médiatique, qu'ils se battent pour l'indépendance de la justice. Mais notre besoin le plus important, et c'est un besoin urgent, il faut vraiment que l'argent arrive à tout le monde de façon juste et équitable", explique l’élue écologiste. Pour la parlementaire française, l’UE devrait conditionner l'octroi des fonds européen au respect de certains standards.

Pour plusieurs experts, une approche réaliste de l'UE serait d'obtenir une forme de coopération minimale de Viktor Orban. Mais abandonner la défense des valeurs européennes et de la démocratie en Hongrie serait considéré comme une faute.

"La crédibilité démocratique de l'Union européenne a déjà été abimée de façon significative au cours des 12 dernières années. Et accepter Viktor Orban et sa politique comme la nouvelle réalité européenne signifierait pratiquement l'abandon de l'intégration européenne comme un projet normatif", juge Dániel Hegedűs, analyste au German Marshall Fund.

La Commission européenne a suivi de près le scrutin en Hongrie mais ne souhaite pas faire de commentaire pour le moment. La prochaine bataille politique concerne désormais le versement à la Hongrie des fonds prévus dans le plan européen de relance. Pour l'instant le transfert est suspendu à cause de soupçons de corruption. La Commission assure que la procédure d'évaluation suit son cours.

Journaliste • Grégoire Lory

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