Lutte italienne sur la reconnaissance des enfants de famille homoparentale

Selon la loi italienne les enfants ne peuvent pas avoir des parents du même sexe
Selon la loi italienne les enfants ne peuvent pas avoir des parents du même sexe Tous droits réservés Andrew Medichini/AP
Tous droits réservés Andrew Medichini/AP
Par Vincenzo Genovese
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le maire de Milan, Beppe Sala, était à Bruxelles mercredi pour dénoncer l’application stricte de la loi italienne qui interdit aux enfants d’avoir des parents du même sexe.

PUBLICITÉ

C'est une affaire italienne qui pourrait avoir des répercussions européennes. Les autorités demandent aux mairies de ne plus enregistrer les certificats de naissance de l'étranger lorsqu'ils sont présentés par des couples de même sexe.

Le maire de Milan, Beppe Sala, s'est rendu mercredi à Bruxelles pour obtenir un soutien politique dans sa lutte en faveur des personnes LGBT qui représentent 7% de ses concitoyens. Le même jour, le Parlement européen s'est emparé du sujet lors de sa session plénière.

"Nous savons que c'est la loi, mais en même temps nos concitoyens nous demandent de faire ces enregistrements pour donner des droits à leurs enfants", explique-t-il.

"La raison pour laquelle je suis ici c'est que la Cour européenne des droits de l'homme a dit très clairement que les droits des enfants sont prioritaires. La législation italienne ne tient pas compte de cette leçon", poursuit Beppe Sala.

La loi italienne interdit les techniques de procréation assistée aux couples homosexuels. Les enfants ne peuvent donc pas avoir deux parents du même sexe. De nombreux maires enregistraient cependant des actes de naissance provenant de l'étranger, jusqu'à ce que le ministre de l'Intérieur ordonne l'application stricte du texte. Cette mise au point pose des problèmes pratiques pour certaines familles homosexuelles italiennes.

Mais pour le parti d'extrême droite de la Première ministre Giorgia Meloni, il s'agit simplement d'une application de la loi.

"Il n'est pas possible de reconnaître (le partenaire d'un parent biologique) comme second parent pour ces enfants parce que cela est contraire à la législation italienne", souligne l’eurodéputé Carlo Fidanza (Fratelli d’Italia).

"Le ministre de l’Intérieur a seulement ordonné aux préfets de se conformer à cette décision et c'est tout. Il n'y a pas de réduction des droits des LGBT, ni d'attaque contre les droits des enfants, car tous les enfants ont les mêmes droits. Ils peuvent être reconnus par leur parent biologique", ajoute-t-il.

Les couples de même sexe peuvent toujours demander l'adoption du beau-fils ou de la belle-fille. Mais le maire de Milan souligne que cette procédure est longue et coûteuse. De plus, la non-reconnaissance parentale concerne également les partenaires des couples hétérosexuels qui ont recours à une mère porteuse à l'étranger.

La Commission européenne a présenté au mois de décembre une proposition pour reconnaître la parentalité entre les Etats membres. Mais son approbation semble difficile car les règles varient fortement d'un Etat membre à l'autre.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Italie : six mois de gouvernement Giorgia Meloni

"Arme de distraction massive" : que cachent les politiques controversées du gouvernement italien ?

Scandales au Parlement européen : les mesures visant à assainir la situation ont été édulcorées