La présidente de la Commission européenne est en déplacement en Amérique du Sud pour renforcer les liens avec des partenaires majeurs et faire avancer les négociations avec le Mercosur.
Renforcer un partenariat stratégique. C'est l'objectif du déplacement de la présidente de la Commission européenne en Amérique latine. Ursula von der Leyen a fait escale mardi en Argentine. Face à un environnement géopolitique en mutation, l'UE voit dans cette partie du continent un allié toujours plus important.
La responsable allemande et le président argentin ont ainsi signé un protocole d'accord pour accentuer la coopération sur les matières premières.
L'autre dossier au cœur de ce déplacement est la conclusion des discussions commerciales, lancées depuis longtemps, avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay). Lors de sa rencontre lundi avec le dirigeant brésilien, la présidente de la Commission a appelé toutes les parties à accélérer les pourparlers.
"Nous pensons tous deux que le moment est venu de conclure l'accord UE-Mercosur. Nous avons l'ambition, tous les deux, de le faire le plus rapidement possible, au plus tard d'ici la fin de l'année", souligne Ursula von der Leyen.
L'accord entre l'UE et le Mercosur est sur la table depuis plus de 20 ans. Les 27 ont envoyé en mars une lettre à leurs partenaires dans le but d'établir des règles environnementales plus strictes afin de convaincre les Européens de ratifier le texte. Mais Brasilia s'oppose à ces modifications de dernière minutes et suspecte d'éventuelles sanctions de l'Union.
"Le préambule qui doit exister entre des partenaires stratégiques est celle de la confiance mutuelle, pas de la méfiance et des sanctions", avertit le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva
La lettre envoyée en mars par l'Union ne mentionne pas explicitement des sanctions, mais propose de rendre obligatoire des objectifs environnementaux établis par l'accord de Paris. Trois Etats membres de l'UE ont déjà menacé de ne pas valider le texte sans exigences climatiques plus strictes.
Malgré ces difficultés les analystes restent optimistes.
"Nous devons nous rappeler que le commerce entre l'UE et les pays du Mercosur a augmenté au cours des 20 dernières années, même en l'absence d'un accord. Toute difficulté stratégique découle d'une volonté politique", explique Adrian Bonilla, directeur de la Fondation EU-LAC.
Les négociateurs européens et sud-américains devraient ainsi se retrouver d'ici la fin du mois pour poursuivre les discussions.
Pour sa part, la présidente de la Commission va poursuivre son déplacement au Chili et au Mexique.