La victoire de Javier Milei soulève des questions sur l’accord commercial UE – Mercosur

Sommet en juillet 2023 entre l'UE et l'Amérique du Sud
Sommet en juillet 2023 entre l'UE et l'Amérique du Sud Tous droits réservés Geert Vanden Wijngaert/ The AP. All rights reserved.
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Par Isabel Marques da Silva
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Le prochain président argentin a menacé au cours de la campagne de quitter le Mercosur. De plus, son discours climato-sceptique pourrait entraîner une suspension des discussions commerciales entre l'UE et le continent sud-américain.

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La victoire de Javier Milei lors de l'élection présidentielle argentine pourrait faire dérailler les négociations commerciales entre l'Union européenne et le Mercosur. Lors de sa campagne, le candidat d'extrême droite a menacé de quitter l'ensemble sud-américain qui lie son pays avec le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay.

En cas d'échec des discussions, l'Union européenne serait la principale victime de cette issue car les 27 cherchent à renforcer leur influence sur cette partie du continent.

"Ne pas parvenir à un accord avec les pays du Mercosur et ne pas ratifier l'accord d'association seraient une grande perte pour l'Union européenne, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan symbolique et politique dans ses relations avec l'Amérique latine", résume Gustavo Muller, chercheur au Centre de Louvain pour les études sur la gouvernance mondiale.

"L'UE s'est efforcée de réaffirmer son influence en Amérique latine, notamment après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, lorsque l'UE a essayé d'obtenir autant d'alliés que possible".

Malgré les incertitudes, l'Union a félicité Javier Milei et dit vouloir maintenir son partenariat. Les 27 espèrent finaliser les négociations dès que possible avec le Mercosur. 

Un accord de principe a été conclu en 2019 après deux décennies de discussion. Mais des engagements supplémentaires demandés cette année par l’UE ont poussé l'Argentine et le Brésil à réclamer de nouvelles concessions ce qui a prolongé les pourparlers. L'élection d'un président argentin climato-sceptique pourrait fournir une occasion à certaines capitales européennes, comme Paris et Vienne, d'abandonner le processus.

"Un nouveau gouvernement en Argentine qui nie les effets du changement climatique constitue un nouvel obstacle, en particulier du point de vue de l'UE", explique Gustavo Muller.

"Mais en même temps, le pays le plus important dans ces négociations en ce qui concerne le changement climatique est celui qui possède la plus grande partie de la forêt amazonienne, c'est-à-dire le Brésil, et c'est là que la plupart des négociations doivent avoir lieu", souligne-t-il.

Le prochain sommet du Mercosur est prévu début le 7 décembre à Rio de Janeiro. Certains sont tentés de faire pression pour qu'une décision soit prise d'ici là, avant que Javier Milei ne prenne ses fonctions trois jours plus tard.

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