La victoire de l’extrême droite néerlandaise pourrait annoncer des difficultés pour l’UE

Le parti de Geert Wilder, le PVV, a remporté les élections législatives néerlandaises
Le parti de Geert Wilder, le PVV, a remporté les élections législatives néerlandaises Tous droits réservés Phil Nijhuis/AP
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Par Vincenzo Genovese
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L’extrême droite remporte les élections législatives aux Pays-Bas. Le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders arrive en tête mais il devra négocier avec d’autres formations pour construire une coalition. Ce succès pourrait bousculer l’UE.

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Le résultat des élections législatives néerlandaises pourrait annoncer de nouveaux casse-têtes pour l'Union européenne. Avec le PVV (Parti pour la liberté), l'extrême droite est arrivée en tête avec 37 sièges, insuffisant pour obtenir de majorité absolue, mais suffisant pour permettre à son dirigeant, Geert Wilders, de diriger une éventuelle coalition gouvernementale.

L'une des propositions fortes du dirigeant populiste est la tenue d'un référendum sur une sortie des Pays-Bas de l'UE. Mais pour le moment, la Commission européenne refuse de dramatiser.

"Les élections ont lieu à intervalles réguliers dans les Etats membres. Et il ne s'agit pas en soi de remettre en cause l'appartenance d'un pays à l'Union européenne. Nous continuons à compter sur la forte participation des Pays-Bas à l'Union européenne", assure Éric Mamer, porte-parole de la Commission.

Si une sortie des Pays-Bas de l'UE semble peu probable, l'arrivée de Geert Wilders au pouvoir pourrait provoquer des difficultés dans trois dossiers majeurs : la politique migratoire, l'aide militaire à l'Ukraine et le budget de l'Union.

"Le gouvernement néerlandais ne peut pas faire volte-face sur l'Ukraine. Toutefois, il sera difficile de parvenir à un consensus", juge Doru Frantescu, directeur et fondateur du centre de réflexion Eumatrix.

"Nous pourrions assister, avec (Geert) Wilders au pouvoir, à une position beaucoup plus critique du gouvernement néerlandais en ce qui concerne le budget de l'Union européenne, le cadre financier pluriannuel, qui devra être négocié assez rapidement. Même avec un gouvernement plus pro-européen aux Pays-Bas, nous avons vu les Néerlandais être assez critiques, faisant pression pour ne pas augmenter le budget de l'UE. Avec ce nouveau gouvernement, ce pourrait être encore plus le cas", prévient-il.

Toutefois, le PVV ne peut pas diriger seul le pays. Geert Wilders va devoir entamer des négociations qui pourraient prendre beaucoup de temps pour former une coalition. À titre d'exemple, il a fallu 10 mois de discussion pour établir le gouvernement précédent.

"La grande question est de savoir si les Néerlandais seront en mesure de former un gouvernement avant ou après les prochaines élections européennes. Je pense que cela sera très important pour l'Europe, surtout parce que la question est de savoir qui représentera les Pays-Bas en juin ou en juillet prochain, lorsque la nouvelle Commission européenne sera mise en place et que les priorités du nouveau cycle politique en Europe seront négociées", estime Doru Frantescu.

Selon l'analyste, l'issue des élections législatives néerlandaises n'est pas le signe annonciateur d'une vague d'extrême droite en Europe. Il souligne que chaque scrutin dans les Etats membres dépend de cycles politiques sur la scène nationale.

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