L’invasion de l’Ukraine par la Russie et la propagande du Kremlin déchirent des familles plus que jamais séparées par le conflit.
Alors que l'Ukraine se prépare à entrer dans une troisième année de guerre, les citoyens s'inquiètent de voir une forme d'instabilité dans le soutien européen et américain.
Les Ukrainiens se battent pour leur pays, mais ils s'alarment face aux opérations russes et particulièrement aux efforts de propagande de Moscou qui pourraient briser l'unité des alliés de Kyiv.
A Irpin et à Boutcha où des massacres ont été perpétrés par les forces russes, les habitants sont toujours sidérés.
"Nous ne pensions pas que la Russie pouvait nous envahir parce que beaucoup de mes proches vivent en Russie, la tante de mon mari et ses enfants vivent en Russie. Et maintenant, ils ne nous parlent plus, ils ne nous parlent plus parce qu'ils ne peuvent pas nous croire, que nous sommes bombardés et que nous luttons pour notre liberté ", explique Yuliia Kanivska, une habitante d’Irpin.
Sa belle-famille ne croit pas un mot des combats qui se déroulent en Ukraine. "Mon mari leur a envoyé des photos de maisons détruites en leur disant : "c'est notre vie". Et ils ont répondu :"oh, ce n'est pas si dangereux, c'est bon", ajoute-t-elle.
Yuliia espère que l’UE et l’OTAN n’abandonneront pas son pays.
La situation est presque identique pour Dimitry Mikoliuk. Le père de ce médecin de guerre ukrainien vit en Russie et ils sont désormais ennemis.
"Mon père pense que l'Ukraine compte beaucoup de nazis et que (Vladimir) Poutine a raison d'occuper l'Ukraine. Nous n'avons plus de conversation depuis 2017, et maintenant c'est impossible".
"Vous savez, mon père a la lettre "Z" (emblème des soutiens à l’invasion russe) sur sa voiture".
Malgré cette déchirure familiale, Dimitry ne compte pas abandonner son pays. "Tous nos territoires doivent nous revenir. La Crimée, le Donbass, tout. Et alors nous pourrons arrêter cette guerre", résume-t-il.
Ce sentiment est partagé par les habitants des deux villes meurtries. S’ils veulent oublier les horreurs commises lors des premières semaines de la guerre, ils ne souhaitent pas la fin du conflit, tant que Kyiv ne l’aura pas emporté.