En déplacement en Ukraine, le commissaire européen lituanien, Virginijus Sinkevičius, appelle les 27 et l’Occident à poursuivre l’effort en faveur de Kyiv et à ne pas se diviser.
La Lituanie est le premier pays balte à avoir déclaré son indépendance de l'Union soviétique en 1990. Aujourd'hui, c'est l'un des principaux donateurs d'aide militaire et financière à l'Ukraine par habitant. Le commissaire européen lituanien souligne que les horreurs connues par ses compatriotes sous l'URSS sont toujours dans les mémoires.
Virginijus Sinkevičius évoque les centaines de milliers de Lituaniens qui "ont été envoyés en Sibérie, où la plupart d'entre eux ne sont jamais revenus".
"Et si l'on regarde, les choses n'ont pas tellement changé, tant d'enfants kidnappés, tant de familles qui ont dû passer par des camps en Russie, etc, ce nettoyage ethnique, ce qu'ils font n'a pas changé", souligne-t-il.
Selon le commissaire européen en charge de l’Environnement, le réveil de l'Europe doit passer en partie par le refus de la complaisance en matière de sécurité.
"Il est extrêmement important de s'assurer que nous disposons d'un plan de soutien à l'Ukraine, car cette prise de décision, alors qu'elle est si longue et que nous devons nous battre pour chaque décision, envoie un signal très positif à Moscou avant tout et très négatif à l'Ukraine", regrette le responsable lituanien.
"Je pense que l'erreur est que nous continuons à penser qu'un mois ou un autre, cela peut être terminé. Mais nous voyons que la Russie mise exactement sur cela. Elle attend les élections aux États-Unis et dans l'Union européenne, qui pourraient avoir des vues complètement différentes. Nous voyons déjà certains des nouveaux gouvernements de l'UE qui ne sont pas très favorables à l'Ukraine", avertit Virginijus Sinkevičius.
Le commissaire fustige en particulier l’attitude de la Hongrie qui ralentit les décisions.
"C'est une honte (…) de ne pas avoir de vote sur l'adhésion de la Suède à l'OTAN, ce sont des actions évidentes contre la sécurité collective, contre les intérêts de l'UE, contre les intérêts du monde occidental. Et cela ne peut satisfaire qu'une seule partie : le régime de Moscou".
Il appelle donc les 27 à augmenter leurs capacités de défense "non seulement pour subvenir aux besoins de l'Ukraine, mais aussi pour subvenir à nos propres besoins".