Une première stratégie industrielle de défense de l’Union européenne

La Commission européenne veut renforcer les capacités industrielles de défense
La Commission européenne veut renforcer les capacités industrielles de défense Tous droits réservés Michael Probst/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
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Par Grégoire Lory
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La Commission européenne a présenté mardi ses propositions pour permettre à l’UE de développer ses capacités de production et répondre au risque d’une guerre à haute intensité.

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Produire plus, mieux, ensemble et européen. C'est le projet de la première stratégie industrielle de défense proposée mardi par la Commission européenne. L'objectif est de fournir une vision politique à long terme pour développer dans les meilleurs délais les capacités industrielles du secteur militaire.

Il s’agit de passer d'une situation de réponse d'urgence à une situation de préparation de conflit. L'institution suggère des achats conjoints d'équipements entre les Etats membres pour réduire les coûts, harmoniser les équipements et les systèmes de défense.

"Nous proposons d'atteindre l'objectif d'ici 2030 d'acquérir 40 % des équipements de manière collaborative et 50 % des équipements au sein de l'Union européenne", explique la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager.

La Commission propose aussi un programme pour l'industrie de la défense avec un fonds d'1,5 milliard d'euros pour la période 2025-2027. Il s'agit de faciliter l'accès aux financements pour les petites et moyennes entreprises qui participent à l'élaboration d'équipements militaires. Il fournit aussi un cadre pour lancer des projets communs de défense ou pour réagir en cas de crise future d'approvisionnement. 

L'institution souhaite que l'Union ait la capacité de répondre à un conflit à haute intensité, mais certains analystes tempèrent l'ambition des annonces.

"Clairement, si la question est : sommes-nous dans une économie de guerre avec ce programme, avec cette stratégie ? Clairement. Non, nous n'y sommes pas encore", estime Alain De Neve, chercheur à l’École royale militaire de Belgique.

"Mais c'est un premier pas qui est nécessaire pour, je dirais, amener tout doucement les Etats à se rendre compte que cette démarche européenne en la matière est nécessaire, voire même indispensable".

Pour dégager des moyens supplémentaires, la Commission n'exclut pas la possibilité d'utiliser les bénéfices exceptionnels tirés des avoirs russes gelés pour financer les capacités industrielles de défense de l'UE. Mais pour cela, il faut l'accord à l'unanimité des 27 Etats membres.

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