L'OTAN est convaincue que les États-Unis resteront un allié fidèle après l'élection présidentielle

Secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg
Secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg Tous droits réservés Geert Vanden Wijngaert/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
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Par Maria PsaraMared Gwyn Jones
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Cet article a été initialement publié en anglais

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, est "convaincu" que les États-Unis resteront attachés à l'alliance militaire après l'élection présidentielle de novembre, malgré les menaces proférées par le candidat républicain Donald Trump à l'encontre des alliés.

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L'OTAN est "une bonne affaire pour les Etats-Unis", assure le secrétaire général de l’Alliance dans une interview accordée lundi à Euronews, quelques heures après la cérémonie d’adhésion de la Suède.

"L'OTAN est importante pour l'Europe, mais aussi pour les États-Unis. Ils ont 31 amis et alliés, ce que la Russie ou la Chine n'ont pas du tout", souligne Jens Stoltenberg, qui doit quitter son poste en octobre.

L’affirmation est une réponse de plus aux propos de Donald Trump. Le favori des républicains pour l’élection présidentielle américaine a déclaré en février lors d'un rassemblement en Caroline du Sud qu'il "encouragerait" la Russie à attaquer tout pays de l'OTAN qui ne contribuerait pas à hauteur de 2 % de son PIB aux caisses de l'Alliance.

Ces propos ont suscité de vives critiques en Europe, Jens Stoltenberg lui-même a mis en garde contre une atteinte à la "crédibilité de la dissuasion de l'OTAN" et rappelant aux États-Unis qu'une OTAN forte est dans leur intérêt, le pays n'ayant "jamais mené une guerre seul".

A Washington certains républicains au Congrès continuent de bloquer un projet d'aide à l'Ukraine, des voix sont ainsi favorables à des négociations de paix plutôt qu'à la poursuite du soutien militaire et financier à Kyiv.

La perspective du retour de Donald Trump à la Maison Blanche est considérée comme un catalyseur des efforts de l'Europe pour renforcer ses propres capacités de défense. La Commission européenne a récemment dévoilé de nouveaux plans pour renforcer son industrie de la défense, et les alliés de l'OTAN prévoient d'atteindre rapidement l'objectif de dépenses de l'alliance, à savoir 2 % du PIB.

"Les critiques ne sont pas principalement dirigées contre l'OTAN, mais contre les alliés de l'OTAN qui n'investissent pas suffisamment dans l'OTAN", ajoute Jens Stoltenberg en référence aux commentaires du milliardaire américain.

Au moins 18 des 32 pays membres de l'Alliance devraient atteindre l'objectif de dépenses de 2 % cette année, la guerre en Ukraine ayant propulsé la défense et la sécurité au premier rang des priorités européennes.

L'invasion menée par la Russie a également incité la Finlande et la Suède à tourner le dos à leurs positions historiques de neutralité. Les deux pays ont demandé de rejoindre l'OTAN quatre mois seulement après le lancement de l’offensive russe.

L'adhésion de la Suède est devenue possible après la levée du veto de la Hongrie et de la Turquie.

La Suède est pour la première fois protégée par la clause de défense collective de l'OTAN, ce qui signifie qu'une attaque armée contre le pays est considérée comme une attaque contre tous les membres et permet à l'Alliance de lui venir en aide.

"L'adhésion à l'OTAN rend la Suède plus sûre et l'OTAN plus forte", assure Jens Stoltenberg.

"Nous envoyons également un message très clair à Moscou : la porte de l'OTAN reste ouverte. Ce n'est pas à Moscou ou au président Poutine de fermer cette porte. C'est aux États-Unis et aux pays européens de décider de l'adhésion."

L'OTAN reste "vigilante" à l'égard de la Russie

Interrogé sur l’éventuelle réaction du président russe, Vladimir Poutine, à la poursuite de l'expansion de l'OTAN, le secrétaire général de l’Alliance répond que "nous devons toujours être vigilants, nous devons toujours prendre au sérieux la menace potentielle que représente la Russie".

"En même temps, nous ne voyons pas de menace militaire imminente contre la Suède, la Finlande ou tout autre allié de l'OTAN", poursuit-il.

La politique de défense collective de l'OTAN a permis de garantir la paix pendant 75 ans, rappelle Jens Stoltenberg, "éliminant toute possibilité de malentendu ou d'erreur d'appréciation à Moscou, quant à notre volonté, notre disponibilité et notre préparation à protéger tous les alliés".

"Nous ne le faisons pas pour provoquer une guerre, mais pour empêcher une guerre, pour empêcher une attaque contre un allié de l'OTAN", précise-t-il.

Par le passé, Vladimir Poutine a en partie imputé la guerre en Ukraine à l'expansion orientale de l'OTAN, affirmant que l'Alliance avait promis de ne pas s'étendre après la Guerre froide.

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Après l'adhésion de la Finlande en avril 2023, la frontière terrestre de l'Alliance avec la Russie a plus que doublé. Toutefois, la Russie ne partage que 11 % de ses frontières terrestres avec les pays de l'OTAN.

Le secrétaire général de l’Alliance réitère également sa proclamation du droit de Kiyv à frapper "des cibles militaires russes en dehors de l'Ukraine" dans le cadre de sa légitime défense.

"L'Ukraine a le droit de se défendre : ce droit est inscrit dans le droit international et dans la charte des Nations unies. Et les alliés de l'OTAN ont le droit d'aider l'Ukraine à faire respecter son droit à l'autodéfense", assure-t-il.

"Et cela inclut également des frappes contre des cibles militaires russes légitimes en dehors de l'Ukraine. C'est un fait, c'est le droit international".

La guerre aux portes de l'Europe a revigoré l'alliance militaire, mais l'a également forcée à clarifier ses lignes rouges.

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Jens Stoltenberg explique qu'il n'est pas prévu d'envoyer des troupes militaires en Ukraine, et répond ainsi aux propos du président français Emmanuel Macron qui a laissé entendre que cette éventualité n'était pas à exclure.

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