L'un des plus grands salons de l'armement ouvre ses portes ce lundi à Villepinte, en banlieue parisienne, sans les entreprises israéliennes, exclues la semaine dernière par une décision de justice.
Les entreprises israéliennes se sont vu interdire de participer au salon international de la défense Eurosatory 2024, après qu'un tribunal a décidé samedi que tous les participants de l'état hébreu seraient exclus.
Le tribunal de grande instance de Bobigny a déclaré avoir pris cette décision au motif que les entreprises israéliennes et leurs représentants pourraient agir "en tant qu'intermédiaires pour des entreprises d'armement israéliennes" dans l'un des plus grands salons de l'armement au monde.
Il a ordonné aux organisateurs d'afficher la décision aux entrées du parc des expositions de Villepinte, où se tient jusqu'à vendredi 21 juin le prestigieux salon de l'armement.
Les organisateurs d'Eurosatory 2024 avaient précédemment indiqué que les citoyens israéliens pourraient toujours participer au salon, malgré une décision antérieure des autorités gouvernementales en mai interdisant les entreprises israéliennes.
Un tribunal a statué en faveur de quatre ONG - dont l'Association France Palestine Solidarité, Attac et Stop Arming Israel - qui demandaient que les entreprises israéliennes, ainsi que la participation d'employés ou de représentants du pays, soient interdites au salon.
L'organisateur de l'événement, Coges Event, dirigé par Charles Beaudoin, a déclaré qu'il ferait appel de la dernière décision du tribunal "dès que possible", mais l'exposition a déjà commencé lundi et se poursuit jusqu'à vendredi.
Israël et la Russie ont été exclus en raison des guerres en cours
Soixante-quatorze entreprises israéliennes s'apprêtaient à exposer des armes à la foire au nord de Paris.
Réagissant à la décision de samedi, Elik Cohen, vice-président des ventes chez Cylinx, une société israélienne qui développe des produits de communication pour les agences de sécurité et qui prévoyait de participer à l'exposition, a déploré la décision d'exclure les entreprises israéliennes.
"Il s'agit d'un salon très important en Europe, peut-être le plus important, et nous y exposons régulièrement depuis des années", explique Elik Cohen.
"Le principal problème n'est pas l'interdiction de participer à cette exposition - il y en a d'autres - mais le fait que nous nous y soyons préparés et qu'elle ait été annulée au dernier moment", ajoute-t-il.
Le mois dernier, le ministère français des Armées a jugé que "les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises israéliennes sur le salon français", suite à l'appel du président français Emmanuel Macron à la cessation des opérations israéliennes à Rafah, après un bombardement meurtrier qui a fait de nombreuses victimes civiles.
Fondé en 1967, le salon biennal Eurosatory devrait attirer plus de 1 700 entreprises et 60 000 participants de 150 pays.
Parmi les autres absents notables de cette année figurent la Russie et le Bélarus.