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Hongrie : non au changement des sanctions sur les avoirs russes gelés avant les élections aux USA

Le commissaire européen Paolo Gentiloni (à gauche) et le ministre hongrois des finances Mihály Varga (à droite).
Le commissaire européen Paolo Gentiloni (à gauche) et le ministre hongrois des finances Mihály Varga (à droite). Tous droits réservés  European Union, 2024.
Tous droits réservés European Union, 2024.
Par Jorge Liboreiro
Publié le Mis à jour
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Le plan de l'UE visant à obtenir un prêt de 35 milliards d'euros pour l'Ukraine implique une modification essentielle du régime de sanctions que la Hongrie bloque jusqu'à présent.

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La Hongrie a confirmé mardi qu'elle ne soutiendrait pas la modification des sanctions de l'UE sur les avoirs gelés de la Russie dont les alliés du G7 ont besoin comme garantie pour accorder un prêt de 45 milliards d'euros (50 milliards de dollars) à l'Ukraine jusqu'à la fin des élections américaines le mois prochain.

Le projet du G7 vise à utiliser les bénéfices exceptionnels générés par les avoirs russes gelés pour rembourser progressivement les fonds accordés à Kyiv, en évitant aux alliés de payer la facture. D'autres alliés du G7 devraient apporter leur contribution jusqu'à ce que le montant total atteigne 45 milliards d'euros (50 milliards de dollars).

Les États-Unis s'inquiètent de la stabilité à long terme de ce plan sans précédent, étant donné que les sanctions de l'UE sur les avoirs gelés doivent être renouvelées tous les six mois à l'unanimité. Cela signifie qu'à tout moment, un État membre peut empêcher le renouvellement, débloquer les avoirs et faire capoter l'ensemble du projet.

La Hongrie, en particulier, a acquis la réputation de bloquer les sanctions jusqu'à ce qu'elle obtienne des concessions controversées, dont certaines favorisent les intérêts du Kremlin.

Pour apaiser les inquiétudes de Washington, Bruxelles a proposé d'étendre la période de renouvellement des avoirs gelés de six à 36 mois.

Alors que les Etats membres devraient se mettre d'accord sur le prêt de 35 milliards d'euros dans les prochains jours, grâce aux règles de la majorité qualifiée, Budapest estime que l'amendement clé du régime de sanctions, qui requiert l'unanimité, devrait attendre le 5 novembre.

Ce blocage pourrait retarder la décision de Washington sur le montant de sa contribution.

L'approbation du prêt nécessite une majorité qualifiée, mais la modification du régime de sanctions requiert l'unanimité.

"Nous pensons que cette question devrait être tranchée - la prolongation des sanctions contre la Russie - après les élections américaines. C'est la position hongroise", a déclaré Mihály Varga, ministre hongrois des Finances, mardi, à l'issue d'une réunion ministérielle à Luxembourg.

M. Varga a affirmé que les deux candidats à la présidence - Kamala Harris et Donald Trump - défendaient deux approches opposées pour faire face à la guerre d'agression de la Russie et que l'Union européenne devrait baser ses prochaines actions sur l'élection du peuple américain.

Le premier ministre hongrois Viktor Orbán n'a pas caché sa préférence pour la candidature de M. Trump.

"Nous devons voir dans quelle direction la future administration américaine s'oriente (sur) cette question", a déclaré M. Varga aux journalistes. "Vous pouvez voir l'élection présidentielle et la campagne des candidats : il y a deux manières absolument différentes de résoudre ce problème. L'une va dans le sens de la paix. Et (l'autre) continue la guerre".

Le ministre a souligné que ses homologues avaient eu une "excellente conversation" sur le prêt de 35 milliards d'euros, mais que "bien sûr, nous devons attendre (jusqu'à) novembre".

S'exprimant à ses côtés, le commissaire européen Paolo Gentiloni a déclaré que les ministres avaient apporté un soutien "quasi unanime" à la modification du régime de sanctions, qu'il a qualifiée de "condition préalable" pour permettre une participation américaine "à parts égales".

"C'est la partie politique", a déclaré M. Gentiloni, parlant du "partage du fardeau" entre les alliés du G7.

Le débat sur le prêt se poursuivra mercredi lors d'une réunion des ambassadeurs de l'UE à Bruxelles. La Hongrie, qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l'UE, est chargée d'animer la session.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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