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Russie : un nouveau projet de loi vise la "propagande" contre la procréation

La législatrice russe Elvira Aitkulova s'exprime lors d'une session à la Douma d'État, le 17 octobre 2024.
La législatrice russe Elvira Aitkulova s'exprime lors d'une session à la Douma d'État, le 17 octobre 2024. Tous droits réservés  AP/The State Duma, the Lower House of the Russian Parliament
Tous droits réservés AP/The State Duma, the Lower House of the Russian Parliament
Par Euronews avec AP, EBU
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Les partisans du projet de loi soutiennent que les arguments publics contre la procréation font partie d'un effort occidental pour affaiblir la Russie en encourageant le déclin de la population.

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La chambre basse du Parlement russe a approuvé jeudi un projet de loi qui interdirait toute "propagande" encourageant les couples à ne pas avoir d'enfants.

La nouvelle législation, qui doit encore faire l'objet de deux lectures à la Douma d'État et de l'approbation de la chambre haute avant d'être envoyée au président Vladimir Poutine pour validation finale, criminaliserait la diffusion d'informations "contre la procréation", la rendant passible d'amendes pouvant aller jusqu'à cinq millions de roubles (47 000 €).

Les législateurs russes assistent à une session à la Douma d'État à Moscou, le 17 octobre 2024.
Les législateurs russes assistent à une session à la Douma d'État à Moscou, le 17 octobre 2024. AP/The State Duma, the Lower House of the Russian Parliament

"Nous avons créé en principe un cadre juridique pour protéger les enfants, les familles et nos valeurs", déclare Viatcheslav Volodine, président de la Douma d'État. "Aujourd'hui, nous complétons les lois précédemment adoptées qui interdisent la propagande de la pédophilie, des LGBT et des changements de sexe".

Appel au respect des "valeurs traditionnelles" en Russie

Les partisans du projet de loi soutiennent que les arguments publics contre la procréation font partie d'un effort occidental visant à affaiblir la Russie en encourageant le déclin de sa population.

Ces dernières années, Vladimir Poutine et ses hauts fonctionnaires ont de plus en plus appelé au respect des "valeurs traditionnelles".

Alors que la population du pays diminue, le président russe a fait plusieurs déclarations en faveur des familles nombreuses. L'année dernière, il a exhorté les femmes à avoir jusqu'à huit enfants.

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, le chef du Kremlin a qualifié à plusieurs reprises l'Occident de "satanique" et l'a accusé d'essayer de miner la Russie en exportant des idéologies libérales.

Des enfants se promènent avec leur professeur dans le jardin d'été de Saint-Pétersbourg, le 16 octobre 2024.
Des enfants se promènent avec leur professeur dans le jardin d'été de Saint-Pétersbourg, le 16 octobre 2024. Dmitri Lovetsky/Copyright 2024 The AP. All rights reserved

"Cette idéologie est un ensemble d'information anti-démographique bien pensé contre notre pays", affirme Nina Ostanina, présidente de la commission de la famille, des femmes et des enfants de la Douma d'État russe.

"C'est un élément de propagande professionnelle, un élément d'une guerre hybride qui vise à réduire et à détruire la population de la Russie", ajoute-t-elle.

En 2022, Vladimir Poutine a signé une loi interdisant la diffusion d'informations sur les LGBTQ aux personnes de tous âges, élargissant ainsi l'interdiction prononcée en 2013 de diffuser ces informations aux mineurs.

L'année dernière, la Cour suprême russe a déclaré illégal le "mouvement international LGBTQ", le qualifiant d'extrémiste.

Le mois dernier, les législateurs russes ont par ailleurs donné leur accord préliminaire à un projet de loi interdisant l'adoption d'enfants russes par des citoyens de pays où la transition de genre est légale.

Des réactions divisées en Russie

Certains Russes se sont félicités de l'adoption initiale de ce projet de loi.

"C'est une maladie, une pathologie", considère Boris Korchevnikov, directeur général de la chaîne de télévision conservatrice Spas. "Comme toute pathologie, il est nécessaire de la traiter ou au moins de s'assurer qu'elle ne contamine pas les autres".

Mais les militants des droits des femmes s'opposent fermement au projet, déclarant que les législateurs cherchaient la cause de la baisse du taux de natalité en Russie au "mauvais endroit".

"Nous travaillons avec des femmes de différentes classes sociales depuis de nombreuses années et le refus d'avoir des enfants est avant tout lié à des facteurs matériels et économiques", déclare Sofia Rusova, membre d'un consortium d'ONG de défense des droits des femmes.

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