Face aux surtaxes de l’UE sur les véhicules électriques importés de Chine, Pékin a décidé de saisir l’OMC et accuse Bruxelles de créer une concurrence déloyale. Ce bras de fer inquiète d'autres secteurs, notamment celui du cognac, qui craignent des ùmesures de rétorsion de Pékin.
Après la décision de l’UE d'imposer des surtaxes douanières aux véhicules électriques importés de Chine, Pékin n’a pas tardé à réagir.
Et a décidé de saisir l’Organisation Mondiale du Commerce face à cette décision jugée “protectionniste”. Aux 10 % de taxes déjà en place, Bruxelles a décidé d’ajouter une surtaxe allant jusqu’à 35 %.
La mesure qui est entrée en vigueur ce mercredi concerne notamment les voitures Tesla fabriquées à Shanghai. Dans un communiqué publié cette nuit, Pékin, accuse l’UE de créer ainsi une concurrence déloyale.
"Il s'agit d'un acte typique de protectionnisme commercial, qui nuira à la coopération industrielle et aux chaînes d'approvisionnement entre la Chine et l'UE, portera atteinte aux intérêts des consommateurs européens et nuira à la transition verte de l'UE et aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique", a déclaré Lin Jian, Porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Alors que l’industrie automobile européenne est en crise, la part de marché des voitures électriques chinoises dans l’UE est passée de moins 2 % en 2020 à plus de 14 % cette année.
Selon les conclusions de Bruxelles, publiées en juin, grâce à l'aide financière de Pékin, les producteurs chinois de véhicules électriques ont augmenté leurs ventes en Europe.
Ce projet de taxes qui divise les 27 a été soutenu par 10 États membres, dont la France. D’autres comme l’Allemagne et la Hongrie y sont opposés.
"Nous espérons que l'UE continuera à promouvoir les consultations avec la Chine, avec une attitude constructive, et qu'elle fera preuve de sincérité et de flexibilité, et empêchera l'escalade des frictions commerciales", a poursuivi Lin Jian.
Ce bras de fer entre Pékin et l’Union européenne inquiète d’autres filières, qui pourtant ne sont pas concernées par cette guerre commerciale.
La Chine est le deuxième marché d’exportation des vins et spiritueux français. Le secteur du cognac notamment, craint de possibles mesures de rétorsion de la part de Pékin.
Pékin n'a toutefois pas encore annoncé de mesures de représailles. La Chine a déjà menacé de prendre des mesures de rétorsion à l'encontre des industries européennes des produits laitiers, du brandy et de la viande de porc, mesures que Bruxelles a qualifiées d'"injustifiées".