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Non, le Premier ministre britannique n'a pas demandé aux citoyens qui ne sont pas d'accord avec lui de quitter le pays

Le Premier ministre Keir Starmer s'exprime lors d'une conférence de presse sur la migration au 10 Downing Street, Londres, jeudi 28 novembre 2024.
Le Premier ministre Keir Starmer s'exprime lors d'une conférence de presse sur la migration au 10 Downing Street, Londres, jeudi 28 novembre 2024. Tous droits réservés  Stefan Rousseau/AP
Tous droits réservés Stefan Rousseau/AP
Par James Thomas
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Des messages sur X, Facebook et TikTok accusent Keir Starmer, le chef de l'exécutif britannique, de vouloir se débarrasser des citoyens britanniques tout en accueillant les immigrants illégaux.

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Une vidéo circule sur les réseaux sociaux, dans laquelle on voit Keir Starmer dire aux Britanniques de quitter le Royaume-Uni s'ils n'aiment pas ce que fait son gouvernement.

"Si vous n'aimez pas les changements que nous avons apportés, je vous dis que la porte est ouverte et que vous pouvez partir", déclare le Premier ministre travailliste dans la vidéo.

Les légendes qui accompagnent la vidéo sur X, Facebook et TikTok suggèrent que M. Starmer tente de se débarrasser des citoyens britanniques tout en accueillant les immigrés clandestins.

D'autres semblent présenter la vidéo comme la réponse de M. Starmer à une pétition en ligne demandant sa démission et des élections générales, qui a recueilli des millions de signatures.

Les messages contiennent un extrait d'une vidéo datant de février 2023 - avant que Starmer ne devienne premier ministre
Les messages contiennent un extrait d'une vidéo datant de février 2023 - avant que Starmer ne devienne premier ministre Euronews

Cependant, la vidéo n'est pas récente : elle provient en fait d'un discours que M. Starmer a prononcé en février 2023, avant qu'il ne devienne premier ministre.

Il s'exprimait en réponse à un rapport de la Commission pour l'égalité et les droits de l'homme (EHRC), qui affirmait que le parti travailliste avait apporté suffisamment de changements au cours des deux années précédentes pour répondre aux allégations de discrimination et d'antisémitisme.

L'EHRC a constaté en 2020 que le parti avait agi de manière illégale dans son traitement des membres juifs lorsque l'ancien dirigeant travailliste Jeremy Corbyn était aux commandes. M. Starmer a suspendu M. Corbyn et expulsé des centaines de membres du parti dans le cadre d'un effort visant à répondre aux conclusions de l'EHRC.

Les commentaires de M. Starmer invitant les gens à partir s'ils n'appréciaient pas les changements s'adressaient aux membres qui quittaient le parti travailliste, et non aux Britanniques qui quittaient le pays.

Ils figurent également dans un communiqué de presse sur le site web du parti travailliste, également daté de février 2023 et contenant les mêmes termes que la vidéo.

Rien ne prouve qu'il a dit à qui que ce soit de quitter le Royaume-Uni, que ce soit en réponse à la pétition ou dans un autre contexte.

De nombreuses informations erronées ont circulé sur l'internet concernant la pétition appelant à la démission de M. Starmer et à l'organisation d'élections générales.

La pétition a presque atteint les 3 millions de signatures
La pétition a presque atteint les 3 millions de signatures Euronews

Bien qu'elle ait recueilli un peu moins de 3 millions de signatures au moment de la rédaction de notre chronique, ce qui signifie que les députés devront en débattre, rien n'empêche quelqu'un de s'enregistrer faussement en tant que citoyen britannique, à condition de fournir un code postal et une adresse électronique valides.

Ainsi, tout le monde peut théoriquement signer la pétition, y compris les personnes résidant à l'étranger. En effet, des milliers de signatures semblent provenir de pays comme l'Australie, l'Espagne, les États-Unis et la France.

Le fait que les signatures proviennent de l'étranger ne signifie pas nécessairement qu'elles sont fausses : le système de pétition permet aux citoyens britanniques de signer depuis l'étranger.

Il y a également eu de fausses affirmations selon lesquelles des hommes politiques auraient eux-mêmes signé la pétition des milliers de fois.

En effet, sous les données de la pétition, les noms de nombreux députés, dont celui de Starmer, apparaissent à plusieurs reprises à côté de la liste des personnes qui ont signé la pétition.

Les noms récurrents des députés renvoient en fait aux personnes de leur circonscription qui ont signé la pétition, et ne suggèrent pas que les députés eux-mêmes, ou des personnes se faisant passer pour eux, l'ont fait.

D'autres messages sur les réseaux sociaux affirment que M. Starmer a menacé d'arrêter toute personne qui signerait la pétition, mais rien ne prouve qu'il a jamais fait une telle suggestion.

Quelle que soit l'authenticité des noms figurant sur la pétition, il est très peu probable qu'elle conduise à la démission de M. Starmer et à l'organisation d'élections générales.

Lorsqu'une pétition recueille 10 000 signatures, le gouvernement y répond, et lorsqu'elle atteint 100 000 signatures, elle est soumise au débat parlementaire. En dehors de cela, toutefois, le gouvernement n'est pas tenu d'agir.

En fin de compte, le premier ministre est le seul à pouvoir convoquer des élections générales et, après la victoire écrasante de Starmer en juillet, il est difficile d'imaginer qu'il convoquerait un vote anticipé à ce stade.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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