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Comment la désinformation et l'ingérence étrangère ont influencé les élections en 2024

Un homme enregistre une vidéo de Calin Georgescu, candidat indépendant à la présidence qui a remporté le premier tour des élections présidentielles, le 8 décembre 2024.
Un homme enregistre une vidéo de Calin Georgescu, candidat indépendant à la présidence qui a remporté le premier tour des élections présidentielles, le 8 décembre 2024. Tous droits réservés  Andreea Alexandru/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Andreea Alexandru/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
Par Mared Gwyn Jones
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Plus de personnes ont été appelées aux urnes en 2024 qu'en toute autre année de l'histoire des élections.

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Selon les Nations unies, environ 3,7 milliards de personnes dans plus de 70 pays à travers le monde ont été appelés aux urnes en 2024.

Des scrutins à fort enjeu ont eu lieu dans des pays très peuplés comme les États-Unis, l'Inde et l'Indonésie, ainsi que dans des États autoritaires et autocratiques comme le Bélarus, l'Iran et la Russie.

Les élections européennes de juin ont quant à elles vu quelque 182 millions de personnes voter dans 27 pays, à l'occasion de l'un des plus grands scrutins transfrontaliers au monde.

Les élections ont-elles été affectées par l'IA et l'ingérence étrangère ?

L'entreprise américaine Meta, qui possède les plateformes sociales Instagram, Facebook et WhatsApp, a affirmé au début du mois que les risques de l'IA générative et de l'ingérence étrangère "ne se sont pas matérialisés de manière significative et que tout impact de ce type a été modeste et de portée limitée".

Des études récentes menées par le Centre for Emerging Technology and Security, basé au Royaume-Uni, concluent également que les élections européennes, françaises et britanniques n'ont pas été "influencées de manière significative" par de fausses informations alimentées par l'étranger ou par l'IA.

Le centre affirme de manière similaire qu'il n'existe pas de "preuve concluante" que de telles campagnes aient influencé le résultat du scrutin présidentiel américain en novembre.

Mais l'impact de l'ingérence étrangère et de l'IA a été mis en lumière lorsque la Cour constitutionnelle roumaine a décidé d'annuler les résultats du premier tour de l'élection présidentielle et de suspendre le second tour.

Cette décision a été prise sur la base de renseignements roumains déclassifiés suggérant qu'un "acteur étatique" avait orchestré la campagne sur les réseaux sociaux du vainqueur du premier tour, Călin Georgescu.

Euronews analyse cinq exemples de l'impact de la désinformation basée sur l'IA et de l'ingérence étrangère dans les élections à travers le monde cette année.

L'ancien Premier ministre pakistanais emprisonné utilise l'IA pour s'adresser aux électeurs

En février, l'ancien Premier ministre pakistanais emprisonné, Imran Khan, a utilisé l'intelligence artificielle pour cloner sa voix dans un discours proclamant sa victoire aux élections générales du pays.

Tout au long de la campagne, Imran Khan a utilisé des discours générés par l'IA pour s'adresser à ses partisans et les rallier depuis sa cellule.

Mais la proclamation de sa victoire dans une vidéo utilisant des images historiques de l'ancien Premier ministre et une voix générée par l'IA a été particulièrement controversée. Imran Khan n'avait pas le droit de se présenter pendant qu'il purgeait une peine de prison pour corruption et divulgation de secrets d'État.

Les candidats indépendants associés à son parti, le PTI, ont remporté la plupart des sièges lors des élections, mais n'ont pas réussi à former un gouvernement.

L'UE écarte la menace de la désinformation

Lors des élections parlementaires européennes de juin, l'Union européenne s'est préparée à faire face à une vague de désinformation électorale et à d'autres menaces hybrides destinées à saper le vote.

Selon l'Observatoire européen des médias numériques (EDMO), la désinformation liée à l'UE sur les plateformes en ligne a atteint un niveau record au cours du mois précédant le scrutin.

Des femmes votent lors des élections européennes et locales à Baleni, en Roumanie, le dimanche 9 juin 2024.
Des femmes votent lors des élections européennes et locales à Baleni, en Roumanie, le dimanche 9 juin 2024. Vadim Ghirda/Copyright 2024 The AP. Tous droits réservés

Des pirates informatiques pro-Kremlin ont revendiqué une série d'attaques sur les sites web des partis politiques néerlandais au cours de la première journée de vote.

Plusieurs campagnes en ligne visant à semer la confusion sur le processus de vote ont également été détectées, notamment des affirmations selon lesquelles une marque dépassant la case à cocher rendrait le vote invalide.

Toutefois, l'Observatoire européen des médias numériques a également conclu que le vote dans la plupart des 27 pays de l'UE s'était déroulé "sans menaces ni incidents de désinformation majeurs".

Un référendum à couteaux tirés en Moldavie, entaché d'interférences

En octobre, les Moldaves ont participé au premier tour des élections présidentielles et à un référendum sur la demande d'adhésion du pays à l'Union européenne.

Le résultat du référendum a été très serré, les premiers décomptes préliminaires laissant penser que le camp du "non à l'adhésion à l'UE" l'avait emporté, avant qu'un pic de votes en faveur du "oui" ne soit enregistré à la dernière minute.

Le "oui" l'a finalement emporté à 50,35 %, ce qui a permis à la Moldavie de faire de l'adhésion à l'Union un objectif constitutionnel.

Au cours de la période précédant les deux scrutins, la Moldavie a été le terrain d'une guerre de l'information entre les partisans de l'adhésion à l'UE et les militants pro-russes. Les autorités moldaves ont déclaré que quelque 14 millions d'euros de fonds russes avaient été versés directement sur les comptes de 130 000 Moldaves dans le but d'acheter leurs votes contre l'UE.

La présidente moldave, Maia Sandu, vote à Chisinau, en Moldavie, le dimanche 20 octobre 2024, lors du référendum sur l'adhésion à l'UE.
La présidente moldave, Maia Sandu, vote à Chisinau, en Moldavie, le dimanche 20 octobre 2024, lors du référendum sur l'adhésion à l'UE. Vadim Ghirda/Copyright 2024 The AP. Tous droits réservés

Des alertes à la bombe assombrissent le scrutin présidentiel américain

L'élection présidentielle américaine, qui a vu Donald Trump revenir au pouvoir, a également vu de nombreuses tentatives de désinformation et d'autres menaces hybrides.

Les candidats des deux camps ont été la cible de campagnes en ligne visant à les discréditer et, le jour du vote, des alertes à la bombe ont contraint les bureaux de vote à fermer dans plusieurs États clés, dont la Pennsylvanie et la Géorgie.

Le FBI a déclaré dans un communiqué que nombre de ces fausses alertes semblaient "provenir de domaines électroniques russes".

Annulation du scrutin présidentiel en Roumanie

Le premier tour de l'élection présidentielle roumaine, fin novembre, a attiré l'attention de l'Europe et du monde entier après qu'un ultranationaliste peu connu, Călin Georgescu, a remporté une victoire surprise après avoir mené une campagne sur le réseau social TikTok.

Le second tour a ensuite été annulé et le résultat du premier tour invalidé après que des renseignements déclassifiés ont révélé qu'un "acteur étatique", vraisemblablement la Russie, était à l'origine de l'ascension sans précédent de Călin Georgescu.

L'exécutif européen a depuis lancé une enquête pour déterminer si TikTok avait enfreint la législation européenne en facilitant la campagne du candidat nationaliste.

L'enquête vise à déterminer si la plateforme chinoise a adéquatement atténué les risques liés à l'intégrité des élections roumaines, conformément au règlement numérique de l'Union, la loi sur les services numériques (DSA).

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