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La Hongrie renonce à sa menace de veto et autorise la reconduction des sanctions de l'UE à l'encontre de la Russie

Viktor Orbán avait menacé de bloquer l'extension des sanctions de l'UE contre la Russie.
Viktor Orbán avait menacé de bloquer l'extension des sanctions de l'UE contre la Russie. Tous droits réservés  Denes Erdos/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Denes Erdos/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Par Jorge Liboreiro
Publié le Mis à jour
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L'UE pourra renouveler ses sanctions sectorielles à l'encontre de la Russie après que la Hongrie a renoncé à sa menace de veto, qu'elle avait liée à des préoccupations d'ordre énergétique.

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La Hongrie est revenue sur sa menace de veto et a autorisé lundi l'extension des sanctions des Vingt-Sept contre la Russie de Vladimir Poutine pour six mois supplémentaires, mettant un terme à un psychodrame, certes de courte durée, qui a ébranlé Bruxelles.

La percée a été réalisée lors d'une réunion des ministres des affaires étrangères où une déclaration sur "l'intégrité de l'infrastructure énergétique" a été proposée pour apaiser les inquiétudes de Budapest, ont déclaré plusieurs diplomates à Euronews.

Les sanctions sectorielles, qui touchent le pétrole, le charbon, la technologie, la finance, les produits de luxe, les transports et la radiodiffusion, ainsi que le gel de 210 milliards d'euros d'actifs de la Banque centrale de Russie, devaient expirer le 31 janvier si l'unanimité n'était pas trouvée.

Dans les jours précédant l'échéance cruciale, la Hongrie a intensifié sa rhétorique critique, arguant que le retour de Donald Trump à la Maison blanche méritait une refonte plus large de la politique communautaire et de la manière dont les sanctions sont renouvelées tous les six mois.

Vendredi dernier, le Premier ministre Viktor Orbán a fait monter les enchères en établissant un lien direct avec un différend sans rapport que la Hongrie et la Slovaquie ont actuellement avec l'Ukraine sur le transit du gaz russe, auquel Kyiv a mis fin à la fin de l'année 2024.

"Ce qui est verrouillé aujourd'hui doit être rouvert. Ce n'est pas une question pour l'Ukraine, c'est une question pour l'Europe, une question pour l'Europe centrale", a déclaré M. Orbán lors d'une interview à la radio.

"Si les Ukrainiens veulent de l'aide, par exemple des sanctions contre les Russes, alors rouvrons les routes de transit du gaz et permettons aux pays d'Europe centrale, y compris la Hongrie, de recevoir le gaz dont nous avons besoin via l'Ukraine", a-t-il ajouté.

Les diplomates de Bruxelles ont rejeté l'argument, décriant la diplomatie "transactionnelle" de la Hongrie, qui s'est manifestée à de multiples reprises depuis que la Russie a lancé une invasion à grande échelle de l'Ukraine. Toutefois, la Hongrie n'avait jamais menacé de faire dérailler l'ensemble du régime de sanctions laborieusement élaboré à partir de 15 paquets différents.

"Les menaces sont prises au sérieux", a déclaré un diplomate vendredi, après qu'une réunion des ambassadeurs de l'UE n'a pas permis de trouver une solution.

Au cours du week-end, le président Volodymyr Zelensky a donné des signes de compromis en se montrant ouvert à l'idée d'autoriser le transit du gaz azéri par son pays, ce qu'il avait précédemment exclu, puisque, selon lui, c'était offrir à Moscou un moyen de contourner les sanctions.

"Il y a du gaz, il y a des voies d'approvisionnement depuis l'Azerbaïdjan. L'essentiel est d'avoir la volonté politique de travailler pour son peuple, et non avec Moscou pour un bénéfice obscur, comme le font certaines personnalités d'Europe de l'Est", a déclaré M. Zelensky samedi lors d'une conférence de presse avec la présidente moldave Maia Sandu.

Pays enclavés, la Hongrie et la Slovaquie ont fait pression pour que le transit par l'Ukraine se poursuive, qu'il s'agisse de gaz russe ou azéri, avertissant que leurs économies nationales seraient dévastées par un changement brutal de l'approvisionnement énergétique.

La Commission européenne, qui a approuvé tacitement la décision de M. Zelensky de mettre fin au contrat à long terme avec Gazprom, insiste sur le fait que l'impact sera limité car l'UE est "bien préparée" à la transition vers l'abandon des combustibles russes.

La Commission, en collaboration avec le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), a participé à la rédaction de la déclaration qui a été présentée aux ministres des affaires étrangères lundi. Le texte fait référence aux consultations avec Kyiv concernant les flux de gaz et de pétrole.

"La Commission est prête à poursuivre les discussions avec l'Ukraine sur l'approvisionnement de l'Europe par le réseau de gazoducs en Ukraine, conformément aux obligations internationales de l'Ukraine. Dans ce contexte, la Commission est prête à associer la Hongrie au processus (avec la Slovaquie)", indique le document, vu par Euronews.

Alors que cette querelle avec Budapest est terminée, une autre pourrait être sur le point de poindre : Bruxelles prépare déjà un 16e train de sanctions contre la Russie, en vue de les approuver avant le troisième anniversaire de la guerre, fin février. Encore une fois, l'unanimité sera de mise au sein des États-membres.

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