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Vers un retour des sphères d’influence sur la scène internationale ?  

Traditional Russian nesting dolls depicting US President Donald Trump and Russian President Vladimir Putin are displayed for sale at a souvenir stree in St.Petersburg, Russia.
Traditional Russian nesting dolls depicting US President Donald Trump and Russian President Vladimir Putin are displayed for sale at a souvenir stree in St.Petersburg, Russia. Tous droits réservés  Dmitri Lovetsky/Copyright 2017 The AP. All rights reserved.
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Par Amandine Hess
Publié le Mis à jour
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Alors que le concept a perdu de sa pertinence à la fin de la Guerre froide, il réapparait dans les débats avec le retour de Donald Trump et la guerre en Ukraine.

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Les sphères d’influence sont-elles de retour sur la scène internationale ?  

Le concept a perdu de sa pertinence à la fin de la Guerre froide mais semble regagner de l’intérêt, avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et la guerre en Ukraine.

"La crise prolongée en Ukraine a vraiment ramené le concept dans les conversations mondiales sur la géopolitique et la sécurité. Et plus récemment, le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis a accentué ce concept", déclare à Euronews Iain Ferguson, professeur assistant à l'École supérieure d'économie (HSE) de Moscou.

Une sphère d’influence désigne une zone géographique qu’une puissance a unilatéralement déclarée comme son espace exclusif et sur laquelle elle exerce un contrôle politique, économique et militaire. 

Le concept a été défini lors de la conférence de Berlin de 1884-1885 au cours de laquelle les puissances coloniales européennes se sont partagées l'Afrique.

Toutefois il façonnait déjà bien avant les relations internationales comme lors de l’adoption de la doctrine Monroe en 1823 par les États-Unis, qui condamne toute intervention colonisatrice européenne en Amérique latine et en Amérique du Nord.

Il est dans l’intérêt de l’Europe d’empêcher la formation de sphères d’influence exclusive, estime Sven Biscop, directeur du programme Europe dans le Monde à l'Institut Egmont.

"La menace immédiate d’une sphère d’influence est que vous coupez les autres des ressources et du commerce. Pour l’Europe, c’est un problème parce que nous sommes une économie d’exportation et que nous devons importer la plupart de nos ressources", explique le chercheur.

Selon lui, une course globale des grandes puissances pour établir des sphères d'influence augmenterait les tensions géopolitiques et risquerait de déclencher un conflit. 

La Russie, la Chine et les États-Unis cherchent à gagner du terrain. Le président américain a menacé d'annexer le Groenland et le Canada, mais il s’agit d’expansion territoriale et non de sphère d’influence, estime le chercheur.  

De son côté, "la Russie tente d’établir une sphère d’influence exclusive par des moyens militaires et à l’étranger", ajoute-t-il.

"La Chine gagne intelligemment beaucoup d’influence dans le monde, mais surtout grâce à une stratégie économique et politique. Mais ça ne pourrait devenir une sphère d’influence exclusive que si d’autres acteurs, dont l’Union européenne, abandonnaient ces pays à la Chine. Mais ce n’est pas le cas", poursuit-il.

Selon Sven Biscop, la réapparition des sphères d’influence n'est donc pas observée à l'échelle mondiale.

"De nombreux pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, essaient d’entretenir de bonnes relations avec diverses grandes puissances, avec la Chine, comme avec les États-Unis, comme avec l’UE. Donc, d’une certaine façon, c’est exactement le contraire des sphères d’influence exclusives", explique-t-il.

Pour l'UE, l'élargissement est un moyen de faire rayonner ses valeurs. Mais, selon lui, il ne s'agit pas de sphère d’influence.

"L’Union européenne augmente bien sûr son pouvoir et son influence en s’élargissant. Mais l’élargissement ne crée pas une sphère d’influence. Si un autre État rejoint l’Union, il fait partie de nous. Une sphère devrait être autour de nous. Elle ne ferait pas partie de nous", précise-t-il.

Les sphères d'influence "sont de retour dans la conversation géopolitique au XXIe siècle. Mais il est très difficile de voir comment cela se traduit en réalité politique concrète sur le terrain", résume Iain Ferguson.

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