Malgré les négociations en cours pour mettre fin à la guerre, les combats s'intensifient près de la ville de Pokrovsk, dans la région de Donetsk. Le reportage de notre envoyée spéciale Valérie Gauriat.
Une unité d’artillerie de l’armée ukrainienne se prépare à tirer une salve de roquettes.
Nous sommes somme sur la ligne de front de Pokrovsk, dans la région de Donetsk, dans l’Est de l’Ukraine.
Ihor, alias "Silver" est officier supérieur de batterie, attaché à la 38e brigade de l’armée ukrainienne. "Ils essaient constamment de percer la ligne de front » explique le gradé. « C'est un combat actif ici maintenant."
Valérie Gauriat est l'envoyée spéciale d'Euronews. "Les ordres de tir sont très fréquents" note notre reporter. "C'est la quatrième fois d'affilée en quelques minutes".
L’armée russe tente depuis des mois de prendre le contrôle de Pokrovsk, cette petite ville quasi désertée qui comptait 60 000 habitants avant la guerre.
"Nous venons d'arriver à Pokrovsk et on entend les tirs d'obus » note Valérie Gauriat.
Les civils encore à Pokrovsk sont rares et disent n’avoir nulle part où aller.
Partir ? « Pas question ! » répond Sehrii, un homme entre deux âges dans une rue de la ville déserte. Les tombes des ancêtres de Sehrii sont à Pokrovsk et il n'imagine pas les abandonner.
Nous nous éloignons de la ligne de front en direction de l’Ouest.
Les Russes pourraient avancer dans cette direction s’ils réussissaient à s’emparer de Pokrovsk et Tchassiv Yar.
C'est ici l'un des plus importants bassins sidérurgiques du pays.
L’exploitation minière est cruciale pour l’approvisionnement énergétique de l'Ukraine.
La région est une cible potentielle de l’armée russe.
Ici, la plus ancienne mine fonctionne à plein régime.
Les hommes sont pour beaucoup mobilisés et les femmes sont nombreuses à descendre dans les boyaux de la mine.
Oksana Polishyk a fui sa ville natale de Bakhmut, dans la région de Donetsk.
Son fils aîné et son père son morts dans des bombardements russes.
« J'essaie de m'aider et d'aider le pays" dit-elle en s'enfonçant sous la terre. "J'y arrive. Je peux tout gérer."
Avant la guerre, Oskasa Polishyk était chorégraphe. Après son travail, elle donne aujourd’hui des cours à des adolescentes.
"Je suis probablement motivée avant tout par un grand amour pour les enfants et pour l'art" souffle Oksana Polishyk. "Et aussi par ma foi dans le meilleur à venir. Ma foi en notre victoire. Notre paix. C’est tout. »