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Emmanuel Macron informe les dirigeants de l'UE après sa rencontre avec Donald Trump

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a convoqué une brève vidéoconférence avec les 27 dirigeants.
Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a convoqué une brève vidéoconférence avec les 27 dirigeants. Tous droits réservés  European Union, 2025.
Tous droits réservés European Union, 2025.
Par Jorge Liboreiro
Publié le
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La vidéoconférence a été convoquée par António Costa, le président du Conseil européen, en prévision d'un sommet d'urgence sur l'Ukraine prévu pour le 6 mars.

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Les dirigeants de l'Union européenne ont participé à une vidéoconférence mercredi matin au cours de laquelle Emmanuel Macron a rendu compte de sa récente rencontre avec Donald Trump à Washington.

Au cours de cette courte visite, les présidents français et américain se sont engagés à agir pour la paix en Ukraine, mais avec des visions bien différentes.

Donald Trump a réaffirmé son objectif de mettre fin à la guerre contre la Russie "en quelques semaines", tandis qu'Emmanuel Macron a mis en garde contre un cessez-le-feu précipité que le Kremlin pourrait exploiter à son avantage.

"Nous avons eu par le passé un cessez-le-feu qui n'a pas été respecté", rappelle le président français, faisant référence aux accords de Minsk qui visaient à instaurer une paix durable dans le Donbass.

Donald Trump et Emmanuel Macron s'entretiennent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le lundi 24 février 2025.
Donald Trump et Emmanuel Macron s'entretiennent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le lundi 24 février 2025. Ludovic Marin/Pool via AP

S'adressant aux journalistes lundi dans le bureau ovale de la Maison Blanche, Emmanuel Macron a repris Donald Trump après que ce dernier a affirmé que l'Ukraine rembourserait l'aide apportée par l'UE.

"Nous avons fourni de l'argent réel, pour être clair", a déclaré le président français.

Une réunion "très utile", selon António Costa

La vidéoconférence de mercredi a été organisée par António Costa, le président du Conseil européen, en prévision d'un sommet d'urgence prévu pour le 6 mars. L'appel a duré environ 30 minutes et les 27 dirigeants y ont participé, ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, selon un porte-parole.

"[Réunion] très utile pour préparer notre Conseil européen spécial du 6 mars, où nous prendrons des décisions sur notre soutien à l'Ukraine et sur le renforcement de la défense européenne", écrit António Costa sur X.

L'Union européenne travaille actuellement sur un nouveau fonds commun d'aide à l'Ukraine, qui comprendrait de l'artillerie, des systèmes de défense aérienne et des équipements de formation, à court terme. Le montant exact de ce fonds devrait être fixé le 6 mars.

L'objectif assumé de ce soutien est de placer l'Ukraine dans la position la plus forte possible avant d'éventuelles négociations avec la Russie et de montrer aux États-Unis que les pays européens sont prêts à assumer une plus grande part de l'aide militaire et financière à Kyiv, une exigence clé de la Maison Blanche.

Les derniers chiffres de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale confirment que le soutien collectif de l'Europe (132 milliards d'euros) dépasse depuis longtemps celui des États-Unis (114 milliards d'euros), contrairement à l'affirmation de Donald Trump selon laquelle Washington aurait contribué à hauteur de 350 milliards de dollars (333 milliards d'euros).

Toutefois, la position de la Hongrie, favorable à Donald Trump, risque de faire échouer l'unanimité nécessaire à l'approbation du fonds commun. António Costa s'est rendu à Budapest mardi pour y rencontrer le Premier ministre Viktor Orbán, dont le gouvernement s'oppose régulièrement à Bruxelles sur l'aide européenne à l'Ukraine.

Donald Trump s'aligne sur la rhéthorique du Kremlin

Parallèlement au fonds d'aide, la Commission européenne prépare une nouvelle proposition visant à augmenter considérablement les dépenses de défense dans les pays de l'UE - une autre demande de Washington.

Ursula von der Leyen a déclaré que ce "plan global" - dont la présentation devrait coïncider avec le sommet du 6 mars - inclurait un élément de financement commun de l'UE, mais pas nécessairement une dette commune.

Ursula von der Leyen et António Costa arrivent à Kyiv à l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine, le lundi 24 février 2025.
Ursula von der Leyen et António Costa arrivent à Kyiv à l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine, le lundi 24 février 2025. AP Photo/Efrem Lukatsky

La visioconférence de mercredi intervient dans un contexte diplomatique tendu suite à l'appel téléphonique surprise de Donald Trump avec Vladimir Poutine le 12 février, qui s'est déroulé sans coordination préalable avec les alliés occidentaux.

Depuis, les dirigeants de l'UE ont resserré les rangs et réaffirmé leur intention de participer aux négociations, alors que l'Union considère que sa sécurité est intrinsèquement liée à la stabilité de l'Ukraine en tant que pays souverain.

Mais la récente joute verbale entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, qu'il a qualifié de "dictateur sans élections", et l'adoption des arguments du Kremlin, qui rejette la responsabilité de l'invasion sur l'Ukraine, ont de nouveau alimenté les craintes d'un processus unilatéral préjudiciable à Kyiv.

Nouvel accord sur les minéraux rares entre Washington et Kyiv

Les tensions se sont quelque peu apaisées mardi après que les responsables ukrainiens ont indiqué qu'ils étaient prêts à signer un accord sur les minéraux avec les États-Unis après avoir obtenu des concessions de la part de la Maison Blanche.

En réaction, Donald Trump, qui considère l'accord comme un remboursement de l'aide américaine, a déclaré que l'Ukraine aurait le "droit de continuer à se battre" et continuerait à recevoir des armes "pendant un certain temps".

"Peut-être jusqu'à ce que nous ayons un accord avec la Russie. Nous devons conclure un accord avec la Russie, sinon cela va continuer", a déclaré le président américain aux journalistes.

Malgré cette évolution, un climat d'incertitude règne toujours dans toute l'Europe.

Après la visioconférence, mercredi, le Premier ministre polonais Donald Tusk s'est dit sceptique quant à la conduite des négociations : "Incertitude, imprévisibilité, accords. S'agit-il vraiment des règles sur lesquelles le nouvel ordre international devrait être fondé ?".

Sources additionnelles • Adaptation : Vincent Reynier

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