Des commémorations ont débuté dimanche dans la ville ukrainienne de Boutcha, à la veille du troisième anniversaire de la libération de la ville de l'occupation russe.
Le 27 février 2022, quelques jours après le lancement de l'invasion de l'Ukraine, les forces russes prennent le contrôle de la ville de Boutcha, à 35 kilomètres au nord-ouest de Kyiv.
L'occupation de Boutcha dure environ un mois jusqu'à ce que les soldats ukrainiens lancent une contre-offensive et parviennent à repousser les forces russes le 31 mars 2022.
Ils découvrent alors des centaines de cadavres de civils dans les rues et les sous-sols de la ville - hommes, femmes et enfants, certains menottés et nombre d'entre eux présentant des signes de tortures ou de viols.
De nombreux dirigeants occidentaux - dont le président américain de l'époque Joe Biden, ainsi que le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen - qualifient alors ces exactions de "crimes de guerre".
Trois ans plus tard, jour pour jour, la ville de Boutcha organise des cérémonies de commémoration en mémoire des soldats tombés au combat et des plus de 500 civils tués par les forces russes pendant les 33 jours d'occupation.
La veille, dimanche, de nombreuses personnes se sont rassemblés au cimetière local pour déposer des fleurs sur les tombes des soldats et allumer des cierges.
Moscou préparerait une nouvelle offensive
La commémoration de cette année intervient alors que de nombreux Ukrainiens sont inquiets quant à l'état des négociations de cessez-le-feu avec la Russie.
Selon le gouvernement ukrainien et les analystes militaires, les forces russes se préparent à lancer une nouvelle offensive militaire dans les semaines à venir afin de maximiser la pression sur Kyiv et de renforcer la position de négociation du Kremlin dans les pourparlers de cessez-le-feu.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de prolonger les négociations afin de gagner du temps et de prendre davantage de territoires à l'Ukraine.
L'un des soldats présents dimanche au mémorial de Boutcha s'est opposé catégoriquement à tout compromis dans les négociations avec la Russie.
"J'ai enterré tant de gars, mes combattants. Pourquoi se sont-ils battus ? Pour céder ces territoires ? Il est écrit dans notre constitution que c'est notre territoire", déclare le soldat Ihor Lvutin.
"Sommes-nous censés déshonorer notre constitution ? Et donner tout cela à l'ennemi ? Je dis non. En aucun cas".