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"Ma mort était inévitable" : les prisonniers de guerre ukrainiens racontent la prise de Marioupol

Des soldats ukrainiens à l'intérieur de l'usine sidérurgique Azovstal en ruine se reposent dans leur abri à Mariupol, Ukraine, 7 mai 2022.
Des soldats ukrainiens à l'intérieur de l'usine sidérurgique Azovstal en ruine se reposent dans leur abri à Mariupol, Ukraine, 7 mai 2022. Tous droits réservés  Dmytro Kozatsky/Copyright 2022 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Dmytro Kozatsky/Copyright 2022 The AP. All rights reserved.
Par Nathan Joubioux
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Des milliers de soldats ukrainiens ont été fait prisonniers dans la ville de Marioupol, l'une des premières cibles de l'armée russe en 2022. Trois ans après, ils reviennent sur ces quelques jours décisifs dans la guerre.

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La ville portuaire de Marioupol, au sud-est de l'Ukraine, a été l'une des premières cibles de l'armée russe, en février 2022. Après plusieurs semaines de combats, plus de 8 000 morts et des destructions massives, la ville a fini par tomber. Cela fait désormais trois ans que Marioupol est contrôlée par la Russie.

Pourtant, 2 500 soldats ukrainiens et de nombreux civils ont défendu leur ville dans les aciéries d'Azovstal. C'est le cas de Kateryna Polishchuk, ambulancière volontaire de 21 ans. En décembre 2022, elle racontait à Euronews l'enfer qu'elle a vécu. "Personne ne peut en parler ou le montrer dans un film. Même [Quentin] Tarantino ne saurait pas comment faire un tel film", affirmait-elle.

Si elle a eu la chance de garder sa liberté, ce n'est pas le cas de nombreux soldats, qui ont été faits prisonniers de guerre. Vladyslav Zhayvoronok a été emmené en Russie après avoir défendu les aciéries d'Azovstal. "Les deux dernières semaines passées à défendre Marioupol m'ont semblé plutôt faciles, car j'avais accepté le fait que ma mort était inévitable", raconte-t-il à Euronews. Le soldat voulait "simplement mourir en faisant mon devoir".

Aujourd'hui libre, il a pu revenir sur les jours qui ont précédé sa captivité. "Lorsque vous réalisez que c'est fini, que plus de la moitié de vos amis sont morts, vous savez que vous êtes le prochain. Vous êtes parfaitement calme à ce sujet et vous rendez un dernier hommage à vos amis décédés", explique celui qui a vu le corps de son meilleur ami dans un sac mortuaire. "J'étais parfaitement calme, car j'ai réalisé que j'étais le prochain. C'est lui maintenant, ce sera moi demain. Ou dans cinq minutes", raconte-t-il, calmement. "Il n'y avait alors aucune notion d'avenir."

"Pour les anciens prisonniers, une vie normale est difficilement envisageable"

Trois ans après la prise de Marioupol, qui a totalement été détruite, des milliers de prisonniers de guerre sont toujours détenus en Russie dans des conditions inhumaines.

Anatolii Basenko a lui aussi défendu la ville ukrainienne avant d'être envoyé de l'autre côté de la frontière. Il reproche aux Occidentaux ne pas avoir pleinement conscience de ce qui arrive aux soldats capturés. "Ils ne cessent d'évoquer la Seconde Guerre mondiale et de dire que cela ne devrait plus jamais se reproduire. Pourtant, ils laissent faire", lance-t-il.

Il reconnaît cependant que les alliés n'ont "aucun contrôle sur la situation". "La Russie n'autorise pas les groupes internationaux ou les représentants de l'Union européenne à contrôler les conditions de détention de nos prisonniers", poursuit-il.

Comme beaucoup de soldats libérés dans le cadre d'échanges de prisonniers, Anatolii Basenko fait campagne et se bat pour que ses camarades puissent, eux aussi, retrouver leur liberté.

Portant, l'ancien soldat se veut pessimiste. Il décrit des hommes qui "ne pèsent souvent que trente à quarante kilos" à leur retour en Ukraine. Surtout, il assure qu'ils ont "beaucoup de mal à se réadapter". "Pour eux, une vie normale est désormais difficilement envisageable", conclut-il.

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