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Irlande : début des travaux d'exhumation des restes de centaines de bébés découverts dans un foyer religieux

FILE - Cette photo d'archive du 4 juin 2014 montre le site d'une fosse commune pour les enfants qui sont morts dans le foyer pour mères et bébés de Tuam, à Tuam, dans le comté de Galway, en Irlande.
FILE - Cette photo d'archive du 4 juin 2014 montre le site d'une fosse commune pour les enfants qui sont morts dans le foyer pour mères et bébés de Tuam, à Tuam, dans le comté de Galway, en Irlande. Tous droits réservés  AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par David O'Sullivan
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Les "maisons mère-enfant" étaient des institutions en Irlande où les femmes enceintes non mariées et leurs enfants étaient hébergés. Ils se caractérisaient par des conditions difficiles, des taux de mortalité élevés et un manque de soutien pour les mères et les enfants.

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Des ouvriers ont commencé lundi à fouiller le site d'un ancien foyer religieux pour femmes non mariées et leurs bébés dans l'ouest de l'Irlande, dans le cadre d'un effort longtemps attendu pour retrouver les restes d'environ 800 nourrissons et jeunes enfants qui y sont décédés.

Les fouilles de l'ancien Bon Secours Mother and Baby Home à Tuam, dans le comté de Galway, marquent une nouvelle étape dans la reconnaissance par l'Irlande de l'héritage des abus commis dans des institutions gérées par l'Église, dans ce qui était autrefois un pays très majoritairement catholique.

Le foyer était géré par un ordre de religieuses catholiques jusqu'à sa fermeture en 1961. Il s'agissait de l'une des nombreuses institutions de ce type créées dans toute l'Irlande, où des dizaines de milliers de femmes célibataires et enceintes ont été envoyées et forcées d'abandonner leurs enfants pendant la majeure partie du XXe siècle.

Les religieuses accueillaient les femmes qui tombaient enceintes hors mariage et qui étaient rejetées par leur famille. Après l'accouchement, certains enfants vivaient dans les foyers, mais la plupart étaient adoptés dans le cadre d'un système où l'Église et l'État collaboraient.

En 2014, l'historienne locale Catherine Corless a découvert les certificats de décès de près de 800 enfants décédés au foyer de Tuam entre les années 1920 et 1961, mais n'a trouvé de registre d'enterrement que pour un seul d'entre eux.

Des personnes se rassemblent pour protester sur le site de l'ancien foyer Tuam pour mères célibataires dans le comté de Galway, en Irlande, août 2018.
Des personnes se rassemblent pour protester sur le site de l'ancien foyer Tuam pour mères célibataires dans le comté de Galway, en Irlande, août 2018. AP Photo

Les enquêteurs ont ensuite découvert une fosse commune dans une chambre d'égout souterraine désaffectée sur le site, contenant les restes de bébés et de jeunes enfants.

Les tests ADN ont révélé que les enfants morts étaient âgés de 35 semaines de gestation à trois ans.

"C'est une histoire et une situation très, très difficile et poignante. Nous devons attendre de voir ce qui va se passer à la suite des fouilles", a déclaré lundi le Premier ministre irlandais Micheal Martin.

Une vaste enquête sur les foyers pour mères et bébés d'Irlande a conclu qu'environ 9 000 enfants étaient morts dans 18 de ces établissements. Les infections respiratoires et les gastro-entérites figuraient parmi les principales causes de décès.

Une enquête ultérieure menée par le gouvernement irlandais a révélé un taux de mortalité d'environ 15 % chez les enfants nés dans les foyers mère-enfant. Selon l'enquête, 56 000 femmes célibataires et 57 000 enfants sont passés par ces foyers sur une période de 76 ans.

La dernière de ces institutions nationales n'a fermé ses portes qu'en 1998.

Les sœurs du Bon Secours, qui géraient le foyer de Tuam, ont présenté de "profondes excuses" et reconnu qu'elles n'avaient pas su "protéger la dignité inhérente" des femmes et des enfants dont elles avaient la charge.

Des experts médico-légaux vont maintenant s'efforcer de récupérer, d'analyser et de préserver les dépouilles. Les dépouilles identifiées seront rendues aux familles conformément à leurs souhaits. Les responsables ont déclaré que les dépouilles non identifiées seront enterrées avec dignité.

Les travaux devraient durer deux ans. Des experts de Colombie, d'Espagne, du Royaume-Uni, du Canada et des États-Unis travailleront aux côtés des autorités irlandaises.

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