Mille fois plus petite mais aussi puissante : la startup française Iten crée la microbatterie

Les microbatteries mesurent entre 100 microns (deux fois l’épaisseur d’un cheveu) et 2 millimètres d’épaisseur pour les plus larges.
Les microbatteries mesurent entre 100 microns (deux fois l’épaisseur d’un cheveu) et 2 millimètres d’épaisseur pour les plus larges. Tous droits réservés ITEN
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Par Oceane Duboust
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Les microbatteries de quelques millimètres d'épaisseur développées par @itenbattery promettent un champ d’application très large tout en étant plus écologiques.

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ITEN est une startup qui fait de plus en plus parler d’elle dans le secteur industriel. Implantée à Dardilly en France, dans le département du Rhône, l’entreprise a levé 80 millions d’euros pour se développer au début de ce mois.

L’entreprise développe des microbatteries. C'est-à-dire des piles extrêmement petites qui peuvent être directement intégrées dans les circuits électroniques. Elles mesurent entre 100 microns (deux fois l’épaisseur d’un cheveu) et 2 millimètres d’épaisseur pour les plus larges, a expliqué Fabien Gaben, le fondateur de l’entreprise, à Euronews.

Derrière leur produit, huit années de développement et plus de 200 brevets déposés. “Pour pouvoir faire ces composants, nous avons été obligés d'innover de A à Z. [...] Toutes les machines qui permettent de les assembler, de les fabriquer sous forme de composants miniatures sont des machines spéciales que nous avons développées nous-mêmes.”

ITEN fait partie de cet écosystème que l’on appelle la "deep tech" ou technologie de rupture.

Une multitude d’applications possibles

Concernant les applications des microbatteries, le champ des applications possibles semble très large. "Pour faire simple, à chaque fois que vous avez un circuit électronique, potentiellement vous avez une micro batterie", explique Fabien Gaben avant d'égrener les exemples.

Elles peuvent servir au tracking (étiquettes intelligentes), à alimenter des capteurs et des montres. Le domaine médical pourrait également bénéficier de ce nouveau composant pour innover.

"Les microbatteries peuvent être utilisées dans des outils chirurgicaux, dans des neurostimulateurs, dans des implants auditifs, dans des lentilles de contact pour faire des lentilles de contact connectées. Ce qui est intéressant avec ces composants, c'est que le fait qu’ils existent permet d'ouvrir le champ des possibles en termes de créativité, de nouveaux dispositifs et nouveaux outillages médicaux", explique t-il.

Des produits plus écoresponsables

ITEN
La recherche et le développement des microbatteries ont pris 8 années.ITEN

Dans la vie quotidienne, ces microbatteries se présentent comme une alternative aux piles boutons qui sont omniprésentes dans les objets électroniques comme les jouets, les télécommandes, les lampes…

Elles représentent un danger pour la santé puisque le nombre d’ingestion de ces piles boutons aurait été multiplié par quatre en 20 ans en France, avec des risques de nécrose et de suffocation.

De plus, ces piles boutons ne sont pas rechargeables et après avoir été utilisées une fois, elles sont très rarement recyclées.

Dans un texte adopté le 10 mars 2022 par le Parlement européen, la Commission est invitée à évaluer "s’il convient d’éliminer progressivement l’utilisation de batteries portables non rechargeables d’utilisation courante".

Fabien Gaben compte sur cette impulsion pour mettre en avant l’éco-responsabilité de ses microbatteries : "La batterie étant mille fois plus petite, on met beaucoup moins de matériaux dedans". La longévité est également une caractéristique pour faire baisser leur empreinte carbone. Rechargeables, les microbatteries ont une durée de vie de 10 à 20 ans, d'après l’entreprise.

L’absence de métaux rares est un autre argument mis en avant alors que l’Europe cherche à sortir de sa dépendance vis-à-vis de la Chine sur ces ressources.

L’Europe veut se “réindustrialiser”

Créée et développée en France, ITEN repose également sur un actionnariat entièrement français.

"C'était important pour moi de me développer en France. J'ai fait toute ma carrière dans l'industrie française qui m'a beaucoup apporté. Et j'avais envie de rendre à l'industrie française ce qu'elle avait pu m'apporter", précise François Gaben.

La levée de fond de l’entreprise s’inscrit dans le cadre du plan de réindustrialisation France 2030. Une tendance générale en Europe : en janvier, la Commission européenne avait proposé un plan d’investissement de 43 milliards d’euros pour réduire sa dépendance sur le marché des semi-conducteurs.

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