Des villes espagnoles de droite privilégient la voiture au vélo

Une manifestation de centaines de vélos à Elche, fin juin 23
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Par Cèsar Sempere
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Des centaines de cyclistes ont manifesté cet été à Elche après la décision du nouveau gouvernement valencien de supprimer des pistes cyclables sur place. D'autres villes espagnoles dirigées par la droite prennent des mesures pro-voiture similaires.

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À Elche en Espagne, l'annonce de la suppression de trois tronçons de pistes cyclables ne passe pas. Plusieurs manifestations de cyclistes ont eu lieu cet été dans cette ville de 235.000 habitants. Au cœur de la contestation : une décision du nouveau gouvernement régional valencien réunissant le parti populaire et la formation d'extrême droite Vox.

"J'ai eu plus d'un accident de vélo et je vous assure que, dès qu'ils enlèveront les pistes cyclables, je ne passerai plus par là, parce que ça me fait peur," assure une cycliste évoquant une section en sursis, le long d'une artère très fréquentée. Malgré la mobilisation, fin août, un tronçon d'un kilomètre très controversé a été rayé de la carte.

Un problème de tracé

Le Parti populaire dit qu'il n'est pas opposé aux pistes cyclables, mais que certaines sont mal placées, ce qui les rend dangereuses et incompatibles avec la circulation routière. Un point de vue partagé par des commerçants.

"Si les pistes cyclables enlèvent des places de stationnement pour les voitures et des voies de circulation, c'est un problème," estime Carmen Alarcón, présidente de l'association des commerçants du marché central. "Elles sont nécessaires parce que le développement de la ville l'exige, mais il faut qu'elles aient le bon tracé," assure-t-elle.

Quid de l'argent européen ?

Mais la sécurité et la cohabitation entre cyclistes et automobilistes ne sont pas les seuls points de friction. Les pistes d'Elche ont été financées dans le cadre d'un projet européen plus vaste qui vise à développer une zone à faibles émissions sur la commune.

Selon Esther Diez, ancienne conseillère de la Ville à la mobilité et actuelle conseillère de la coalition Compromís, la municipalité pourrait avoir à rembourser aujourd'hui.

"Nous devons garder à l'esprit qu'Elche a reçu environ 15 millions de fonds européens qui sont menacés si la zone à faibles émissions n'est pas développée," prévient-elle, "parce que ces fonds sont conditionnés au déploiement de toute cette zone qui garantit la qualité de l'air dans la ville."

D'autres villes pro-voiture

Le gouvernement local a refusé de répondre à nos questions. Il a annoncé la création de 1500 nouvelles places de stationnement auto dans des parkings souterrains du centre-ville.

Dans le reste du pays, d'autres capitales régionales comme Palma de Majorque ou Valladolid dirigées par les conservateurs et Vox prennent des mesures pro-voiture similaires.

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