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Telegram : quels sont les pays qui l'interdisent et pourquoi ?

Le logo de Telegram
Le logo de Telegram Tous droits réservés AP Photo/Matt Slocum
Tous droits réservés AP Photo/Matt Slocum
Par Pascale DaviesJean Philippe LIABOT
Publié le Mis à jour
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Cet article a été initialement publié en anglais

Telegram est accusé d'absence de modération de ses contenus, de promouvoir le terrorisme, de permettre la vente de drogues, et de laisser prospérer des réseaux pédophiles, mais certains affirment qu'il a également joué un rôle essentiel dans les manifestations en faveur de la démocratie.

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Telegrams'est attiréles foudres des gouvernements du monde entier, en se faisant connaître pour sa capacité à diffuser de la désinformation et à favoriser la montée des extrêmes.

Aujourd'hui, l'application est à nouveau la cible de critiques virulentes, après que son cofondateur et PDG Pavel Dourov a été arrêté lors d'une escale dans un aéroport parisien, dans le cadre d'une enquête portant sur des infractions liées à l'application de messagerie, telles que la criminalité organisée et le trafic de stupéfiants.

Pavel Dourov à Moscou en 2012
Pavel Dourov à Moscou en 2012Roman Kulik/AP

"Le PDG de Telegram, Pavel Dourov, n'a rien à cacher et voyage fréquemment en Europe. Il est absurde de prétendre qu'une plateforme ou son propriétaire sont responsables de l'utilisation abusive de cette plateforme", a fait savoir Telegram, dans un écrit publié à la suite de l'arrestation de son dirigeant.

L'application est controversée dans de nombreux Etats, qui ont soit interdit Telegram, soit tenté de limiter son utilisation, parfois en raison d'atteintes à la liberté de la presse.

Au total, 31 pays ont interdit la plateforme Telegram depuis 2015, de manière temporaire ou permanente, affectant plus de 3 milliards de personnes dans le monde, selon Surfshark et Netblocks.

Voici quelques-uns des pays où Telegram s'est retrouvé dans le collimateur des autorités.

Au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, Telegram a été utilisé récemment pour planifier et coordonner des émeutes anti-immigrés au début du mois d'août.

Ces émeutes ont eu lieu après que trois jeunes filles ont été poignardées dans le nord de l'Angleterre et que des canaux Telegram ont été utilisés par des partisans d'extrême droite pour inciter à la haine contre les musulmans, et partager des informations sur les lieux et les cibles d'attentats.

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a déclaré qu'il prendrait des mesures sévères à l'encontre des réseaux sociaux qui ont attisé les troubles, mais aucune mesure n'a encore été prise contre Telegram.

En Espagne

Les Espagnols ont été brièvement privés de Telegram au mois de mars. Un juge a interdit l'application, après que quatre des principaux groupes de médias du pays - Mediaset, Atresmedia, Movistar et Egeda - ont déploré le fait que l'application diffusait des contenus générés par ces derniers, alors qu'ils doivent être soumis au régime du droit d'auteur et à l'autorisation des auteurs en vue d'une diffusion.

Le juge avait demandé à Telegram d'envoyer certaines informations concernant l'affaire en juillet 2023, et avait ordonné le blocage de l'application en l'absence de réponse de l'entreprise.

Mais la décision a été annulée, après avoir fait l'objet de critiques, certains la jugeant disproportionnée et pouvant causer des dommages à des millions d'utilisateurs.

L'application Telegram sur une tablette.
L'application Telegram sur une tablette.Matthias Schrader/Copyright 2019 The AP.

En Norvège

Le pays considère l'application comme une menace potentielle pour la sécurité nationale et, en mars 2023, les autorités ont interdit Telegram et TikTok aux ministres, aux secrétaires d'État et aux conseillers politiques sur leurs appareils professionnels.

Le service de renseignement du pays désigne la Russie et la Chine comme les principaux acteurs d'une menace potentielle dirigée "contre les intérêts de sécurité norvégiens", a déclaré la ministre de la justice, Emilie Enger Mehl. Les "réseaux sociaux constituent un terrain propice" pour les acteurs qui veulent influencer par le biais de la désinformation et de fausses nouvelles.

En Allemagne

En 2022, l'Allemagne a envisagé d'interdire Telegram après que le gouvernement a constaté que 64 chaînes étaient susceptibles d'enfreindre les lois allemandes visant les incitations à la haine, comme les chaînes dédiées à la conspiration antisémite.

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L'Allemagne a infligé une amende de 5 millions d'euros aux opérateurs de Telegram pour non-respect de la législation allemande.

Telegram a déclaré avoir accepté de coopérer avec le gouvernement allemand et a supprimé ces vidéos ainsi que celles dont le contenu pourrait être illégal à l'avenir.

L'Ukraine

Telegram a été l'application de communication privilégiée depuis le début de l'invasion massive de l'Ukraine par la Russie au début de l'année 2022. Le président Volodymyr Zelensky s'est adressé au pays tous les jours et Telegram a été utilisé sur les lignes de front des champs de bataille pour communiquer.

Il a également été utilisé par des Russes cherchant d'autres informations que la propagande du Kremlin, mais aussi pour diffuser de la désinformation et potentiellement pirater des groupes militaires.

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L'Ukraine a donc envisagé d'interdire Telegram, à moins que l'entreprise ne mette en œuvre certains changements, tels que l'ouverture d'un bureau en Ukraine et la suppression de contenus ou d'utilisateurs nuisibles.

En Russie

La Russie a brièvement interdit Telegram en 2018 pour une période de deux ans, après que le cofondateur et PDG Pavel Dourov ne se soit pas conformé aux demandes de remise d'informations sur certains utilisateurs.

Mais l'interdiction n'a pas eu beaucoup d'impact et l'application a prospéré en tant que source d'informations pour de nombreux Russes.

Malgré l'interdiction temporaire, des services gouvernementaux tels que le ministère russe des affaires étrangères et le groupe de travail sur le COVID-19 disposent de canaux officiels sur Telegram.

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En Biélorussie

Telegram a été un outil essentiel au Belarus pour partager des informations sur les manifestations antigouvernementales en 2020 et 2021. C'est l'un des rares réseaux sociaux à avoir fonctionné, lorsque le pays a bloqué Internet pendant trois jours lors de l'élection présidentielle.

Depuis le vote, la Biélorussie a publié une liste de chaînes Telegram considérées comme extrémistes et principalement antigouvernementales. Si les utilisateurs les rejoignent, ils risquent jusqu'à sept ans de prison, selon Amnesty International.

Une manifestation devant le bâtiment du gouvernement sur la Place de l'indépendance à Minsk en 2018
Une manifestation devant le bâtiment du gouvernement sur la Place de l'indépendance à Minsk en 2018Dmitri Lovetsky/Copyright 2020 The AP.

En Chine

Telegram est bloqué en Chine depuis 2015. Les médias locaux ont rapporté que l'application avait subi une attaque sur son serveur, ce qui a conduit à la censure de l'application.

Certains experts ont déclaré qu'il pourrait s'agir d'une attaque de la Chine pour justifier le blocage de l'application, car les avocats des droits de l'homme en Chine l'utilisaient pour critiquer le gouvernement et le Parti communiste chinois.

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En Iran

Telegram est bloqué en Iran depuis 2018, à la suite des manifestations qui ont éclaté un an plus tôt et qui réclamaient davantage de justice économique dans le pays.

Le gouvernement a reproché à Telegram d'avoir facilité les manifestations et a déclaré que les applications locales devaient être encouragées.

Avant l'interdiction, il a été rapporté que la moitié des quelque 80 millions d'habitants de l'Iran utilisaient Telegram pour communiquer. Beaucoup contournent cette interdiction en utilisant un réseau privé virtuel (VPN).

En Inde

Un jour seulement après l'arrestation de M. Dourov, le gouvernement indien a déclaré qu'il enquêtait sur Telegram en raison de son rôle présumé dans plusieurs activités criminelles et qu'il envisagerait de l'interdire dans l'attente des résultats de l'enquête.

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En juillet, les autorités du pays ont découvert un système de manipulation du cours des actions d'une entreprise de fabrication de tôles en acier, qui a permis à l'administrateur d'un canal Telegram de gagner plus de 20 000 euros.

Le site web de Telegram vu sur un ordinateur. Archive.
Le site web de Telegram vu sur un ordinateur. Archive. Alexander Zemlianichenko/AP

"L'une des escroqueries les plus répandues sur Telegram est la fraude à l'investissement, qui consiste à ajouter un utilisateur à un groupe et à lui suggérer d'investir son argent dans des actions sur une fausse application qui reflète une application légitime de négociation d'actions", a déclaré un officier de police en charge de la cybercriminalité à Delhi.

En Thaïlande

Telegram est interdit en Thaïlande depuis 2020 en raison de son utilisation lors des manifestations antigouvernementales qui se sont tenues la même année, et qui avaient pour but d'appeler l'ancien Premier ministre Prayuth Chan-o-cha, un ancien chef de l'armée, à démissionner, alors qu'il avait accédé au pouvoir lors d'un coup d'État en 2014.

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