Au cours des prochains mois, Meta mettra progressivement en place un système de notes communautaires et simplifiera ses politiques en matière de vérification des faits.
Meta va commencer à remplacer ses vérificateurs de faits aux États-Unis par un nouveau système de "notes communautaires" similaire à la plateforme X d'Elon Musk, a annoncé le PDG de l'entreprise.
"Les récentes élections ressemblent à un point de basculement culturel vers une nouvelle priorité accordée à la liberté d'expression", affirme Mark Zuckerberg dans un message vidéo posté sur Facebook, qui appartient à Meta.
Près de 21 fausses affirmations par jour lors du premier mandat de Donald Trump
Cette décision intervient à moins de deux semaines du retour à la Maison-Blanche de Donald Trump.
Selon le vérificateur de faits Politifact, 76 % des affirmations du président américain élu étaient mensongères lors de son premier mandat, de 2017 à 2021. Le Washington Post estime quant à lui à 30 573 le nombre de fausses déclarations du milliardaire américaine durant la même période, soit une moyenne de 21 par jour.
L'année dernière, Donald Trump a qualifié Facebook d'"ennemi du peuple" et a lancé son propre réseau social, Truth Social, en 2022, après avoir été interdit d'accès à d'autres plateformes.
Mark Zuckerberg a évoqué directement le résultat des élections américaines, déclarant que Meta travaillerait avec Donald Trump pour faire "reculer les pays qui tentent de contrôler les plateformes de réseaux sociaux", ciblant en particulier l'Union européenne.
La loi européenne sur les services numériques (DSA) exige en effet que les grandes entreprises technologiques telles que Facebook et Instagram contrent les contenus illégaux en ligne et atténuent la désinformation et la manipulation des élections.
Changements apportés au système de vérification des faits de Meta
Les changements apportés au système de vérification des faits de Meta sont pour l'instant limités aux États-Unis.
Mark Zuckerberg déclare dans son message vidéo que Meta se débarrassera des vérificateurs de faits en les remplaçant par des "notes communautaires" similaires à X. Dans ces notes, les utilisateurs ajoutent un contexte aux messages trompeurs, et les contributeurs évaluent si la note est utile ou non.
Le PDG de Meta a qualifié les vérificateurs de faits de "trop politiquement biaisés", affirmant qu'ils "détruisaient plus de confiance qu'ils n'en créaient".
Pourtant, le système de notes communautaires de X a été critiqué pour son incapacité à contrer la désinformation.
L'année dernière, un rapport du Center for Countering Digital Hate (CCDH) a révélé que près des trois quarts des notes communautaires exactes sur X n'étaient pas affichées à tous les utilisateurs. Certains messages trompeurs étaient également beaucoup plus consultés que les notes de la communauté qui les accompagnaient, selon le rapport.
Suppression de nombreuses restrictions
La société mère de Facebook et d'Instagram va également simplifier les politiques de contenu et "se débarrasser d'un tas de restrictions" sur des questions telles que l'immigration et le genre, affirme Mark Zuckerberg.
Il a ajouté que Meta réduirait les filtres de contenu qui recherchent les violations de ses conditions d'utilisation pour se concentrer uniquement sur ce qu'il qualifie de "violations illégales et de grande gravité".
Ce n'est pas le premier changement opéré par Meta depuis l'élection de Donald Trump. En début de semaine, la société a remplacé son responsable des affaires internationales, Nick Clegg, par un ancien collaborateur de George W. Bush, Joel Kaplan.
Dans une interview accordée à la chaîne conservatrice américaine Fox News, ce dernier a déclaré que si l'on peut le dire à la télévision ou devant le Congrès, "on devrait certainement pouvoir le dire sur Facebook et Instagram".