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Qu'est-ce qui inquiète le plus le directeur de l'Agence européenne des drogues en 2025?

Alexis Goosdeel, chef de l'EUDA, s'exprime lors d'un événement en 2024.
Alexis Goosdeel, chef de l'EUDA, s'exprime lors d'un événement en 2024. Tous droits réservés  RXF_GROUP/RXF_Group
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Par Gabriela Galvin
Publié le
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Pour le directeur de l'agence européenne des drogues, les personnes qui consomment plusieurs drogues à la fois, la violence liée aux trafics et la polarisation politique sont des défis majeurs pour 2025.

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Selon le directeur de l'agence européenne des drogues (EUDA), il est temps de cesser de considérer l'héroïne comme le principal problème de drogue en Europe.

Cela ne veut pas dire que l'héroïne ne reste pas un problème majeur. Les données les plus récentes montrent que dans l'UE, l'héroïne et d'autres opioïdes sont détectés chez environ trois personnes sur quatre qui meurent d'une overdose.

Mais ces dernières années, les tendances en matière de consommation de drogues se sont modifiées en Europe, avec pour corollaire une augmentation du trafic et de la violence liée à la drogue, ce qui risque d'élargir le fossé politique sur la meilleure façon de traiter la toxicomanie.

L'héroïne n'est plus la force dominante qu'elle était autrefois - aujourd'hui, les Européens consomment plusieurs substances en même temps, de la cocaïne à la méthamphétamine en passant par des drogues synthétiques dont ils ne se rendent pas toujours compte qu'elles sont dangereusement puissantes.

"Nous avons une disponibilité record pour tous les types de substances, qu'elles soient produites en dehors de l'Europe et introduites clandestinement en Europe, ou produites en Europe", nous a déclaré Alexis Goosdeel, directeur exécutif de l'EUDA.

Pour aider les personnes souffrant d'addiction, les décideurs politiques, les systèmes de santé, les services sociaux et même les entreprises pharmaceutiques devront reconsidérer leurs approches, précise M. Goosdeel.

"Nous avons encore un modèle de pensée qui est, je pense, trop influencé par l'épidémie d'héroïne", souligne-t-il, même s'il est important de "tirer les leçons" de cette époque.

Traitements de la toxicomanie

Il existe aujourd'hui des traitements très efficaces pour les personnes dépendantes de l'héroïne ou d'autres opioïdes.

L'étalon-or est le traitement assisté par médicaments, dans le cadre duquel le patient prend des médicaments qui l'aident à atténuer ses envies d'opioïdes, tout en bénéficiant de conseils et d'une thérapie comportementale.

Selon M. Goosdeel, il est temps de mettre au point de nouveaux traitements pour les personnes qui consomment des drogues synthétiques (lien en anglais) modifiées chimiquement telles que les cannabinoïdes synthétiques, les cathinones (sels de bain), les hallucinogènes et les opioïdes tels que le fentanyl, qui peuvent être hautement mortels.

"Si nous ne voulons pas rater le train", a-t-il déclaré, "nous devons, de toute urgence, changer notre façon d'envisager les différentes voies de traitement".

Comment gérer la crise de la drogue ?

Le trafic de drogue et la violence qui y est associée sont également en augmentation en Europe, a averti M. Goosdeel.

Les trafiquants gagnent du terrain bien que les saisies de cocaïne aient fortement diminué l'année dernière à Anvers et à Rotterdam, considérées comme les portes d'entrée des stupéfiants en Europe.

En octobre, par exemple, les forces de l'ordre du Panama ont saisi 4,1 tonnes de cocaïne qui étaient en route pour l'Espagne, selon Europol.

Néanmoins, en matière de politique antidrogue, M. Goosdeel n'est pas favorable aux stratégies de "tolérance zéro" visant à éliminer toute consommation de drogues illégales, qui sont appliquées dans des pays tels que la Suède et la Grèce.

À l'opposé, la "réduction des risques", apparue aux Pays-Bas et au Royaume-Uni dans les années 1980, vise à minimiser les risques sanitaires liés à la consommation de drogues, l'objectif étant d'amener les personnes à suivre un traitement lorsqu'elles sont prêtes.

Mais si l'on ne parvient pas à s'attaquer au problème de la drogue en Europe, a prévenu M. Goosdeel, on risque d'éroder la volonté des gens d'essayer une approche de réduction des risques en matière de toxicomanie et d'aggraver les fractures politiques et sociales sur le continent. "Pour moi, c'est le principal défi à relever", conclut le patron de l'EUDA.

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