Dans le bidonville de Mathare, la police a tiré des grenades lacrymogènes sur des manifestants, qui jetaient des pierres.

Vidéo. Kenya : la police réprime des manifestations interdites

Six personnes ont été tuées mercredi dans plusieurs villes du Kenya lors de manifestations antigouvernementales interdites par les autorités contre l'introduction de nouvelles taxes, les autorités menaçant de mettre fin "à la culture de l'impunité" dans le pays.

Six personnes ont été tuées mercredi dans plusieurs villes du Kenya lors de manifestations antigouvernementales interdites par les autorités contre l'introduction de nouvelles taxes, les autorités menaçant de mettre fin "à la culture de l'impunité" dans le pays.

"Des vies ont été perdues, des dizaines d'agents de la force publique et des civils ont été grièvement blessés et des pertes inimaginables pour l'économie du pays ont été occasionnées", a déclaré dans un communiqué le ministre de l'Intérieur Kithure Kindiki, dénonçant "la violence généralisée" et "les pillages""Cette culture de l'impunité va prendre fin", a-t-il prévenu.

Une source policière, qui a requis l'anonymat, avait fait état auparavant de "trois morts à Mlolongo" près de la capitale Nairobi, "où un groupe de manifestants avait bloqué la route pour protester et nous en avons aussi deux autres à Kitengela et un à Emali", respectivement situées à 30 km et 120 km au sud de la capitale. Le bilan a été confirmé dans ces trois villes par une autre source policière.

"Certains (émeutiers) ont été tués" lors d'une "confrontation avec des policiers déployés pour réprimer les émeutes", a déclaré la première source policière.

Les rassemblements mercredi dans plusieurs villes du pays ont été émaillés d'affrontements tout le long de la journée entre manifestants et forces de l'ordre, les premiers lançant des pierres, les seconds répliquant par des tirs de gaz lacrymogènes, notamment dans le bidonville de Mathare, à Nairobi.

La police a également fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants dans la ville portuaire de Mombasa (sud).

A l'origine de la mobilisation anti-gouvernementale, le vétéran de l'opposition kényane, Raila Odinga, plusieurs fois candidat malheureux à l'élection présidentielle, avait accusé plus tôt dans la journée la police d'avoir "tiré, blessé et tué des manifestants", notamment à Nairobi.

"Ces rassemblements se déroulent pacifiquement jusqu'à ce que la police décide de les disperser avec des balles et des gaz lacrymogènes", a-t-il également affirmé au cours d'une conférence de presse.

Dans le bidonville de Kangemi, en banlieue de Nairobi, près de cinquante enfants ont été hospitalisés après que des gaz lacrymogènes ont été tirés près de leurs salles de classe. Certains ont été conduits inconscients mais ils "sont tous dans un état stable", a déclaré à l'AFP le responsable d'un centre de santé à Kangemi, où les enfants ont été conduits.

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