Inde : au moins 18 personnes interpellées après le lynchage d'un violeur présumé

Syed Farid Khan, 35 ans, était soupçonné du viol et du meurtre d’une étudiante le mois dernier. Vendredi, il est sorti de sa cellule par une foule enragée, puis traîné dans les rues de Dimapur, dans l‘État du Nagaland.
Le frère de Khan accuse la police d’avoir faussement incriminé ce musulman pour des raisons ethniques. Le rapport médical de la victime n’indiquerait, selon le Times of India, aucun preuve d’agression sexuelle.
Les tensions sont courantes ici entre les musulmans, qui parlent bengali, et la population autochtone des Nagas.
Ce drame est d’autant plus sensible que les affaires de viols en Inde sont de plus en plus médiatisées, et soulèvent l’indignation de la population. Pour apaiser les tensions, la justice indienne a interdit mercredi la diffusion d’un documentaire intitulé Daughters of India (en français, Les filles de l’Inde). Dans ce reportage, l’un des violeurs d’une jeune étudiante morte en 2012 accuse sa victime et toutes les femmes qui sortiraient seule après une certaine heure d‘être responsables du risque d’agression qu’elles encourent.