Le pétrole bas coûte cher au Venezuela

Le pétrole bas coûte cher au Venezuela
Par Anne Glémarec avec AFP, Reuters, AP
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Inflation galopante, pénuries, récession... L'Etat aurait besoin d'un pétrole à 88 dollars pour équilibrer son budget.

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Avec la chute des cours du brut, le Venezuela s’enfonce dans la récession. Le pétrole représente plus de 90 % des exportations du pays, 25 % de son produit intérieur brut et 45 % du budget de l’Etat. A moins de 30 dollars le baril, le brut vénézuélien a perdu les deux tiers de sa valeur depuis juin 2014. Et même à ce prix, il a du mal à trouver des débouchés, son principal acheteur, les Etats-Unis, ayant acquis une autonomie énergétique grâce à l’exploitation du pétrole de schiste.

Victime de la stratégie de l’OPEP

Début décembre, lors de la dernière réunion de l’OPEP, le Venezuela a essayé d’obtenir de ses pairs une réduction de la production pour faire remonter les prix. Caracas aurait besoin de vendre son pétrole à 88 dollars le baril pour équilibrer son budget. Mais le Cartel, Arabie saoudite en tête, a fait la sourde oreille.

Même si tous ses membres en souffrent, l’OPEP s’accroche à une stratégie qui consiste à inonder le marché pour faire baisser les cours et mettre en difficulté la concurrence américaine et russe, dont les coûts de production sont plus élevés.

L’argent ne vaut plus rien

Dans l‘économie vénézuélienne subventionnée, le manque à gagner se traduit par des pénuries de produits de base importés. La rareté de l’offre a fait flamber les prix de 159 % cette année selon le Fonds monétaire international, une inflation qui pourrait dépasser 200 % l’an prochain. Chaque jour, la pauvreté gagne du terrain.

“ On ne peut pas acheter grand chose parce que tout est très cher. Vous voulez acheter une paire de chaussures, et vous vous rendez compte que vous n’avez pas assez d’argent, “ déplore Carlos Gonzalez, un habitant de Caracas. Virginia Romero elle aussi vit dans la capitale. Elle a du mal à joindre les deux bouts : “ l’argent ne vaut plus rien. J’ai une fille handicapée et c’est difficile. Je viens de postuler à un nouvel emploi, parce que le salaire de mon mari, celui de mon fils et le mien ne nous suffisent plus. Nous sommes en situation critique. “

Crise politique

Dans ce contexte, les électeurs ont privé le Président Maduro, héritier d’Hugo Chavez, de sa majorité au parlement lors des législatives du 6 décembre, ajoutant la crise politique à la crise économique.

Selon le FMI, l‘économie vénézuélienne, privée de sa manne pétrolière, devrait se contracter de 10 % cette année et de 6 % de plus l’an prochain.

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