Afrique du Sud : Jacob Zuma sur la corde raide

Afrique du Sud : Jacob Zuma sur la corde raide
Tous droits réservés 
Par Sophie Desjardin avec Sandrine Delorme, AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L’opposition sud-africaine dans les rues de Joannesburg pour réclamer la départ du président Jacob Zuma et ce slogan encore qui retentit depuis deux

PUBLICITÉ

L’opposition sud-africaine dans les rues de Joannesburg pour réclamer la départ du président Jacob Zuma et ce slogan encore qui retentit depuis deux ans au parlement à chaque apparition du chef de l’Etat : “rends l’argent, rends l’argent !”
5 000 manifestants, membres du parti de gauche radicale EFF, les Combattants de la liberté économique, et du parti libéral Alliance démocratique, ont défilé devant la Cour constitutionnelle où leurs avocats plaidaient pour obliger Zuma à rembourser une partie des 20 millions d’euros d’argent public dépensés pour rénover sa résidence privée de Nkandla.

Il aurait notamment fait construire une piscine, un amphithéâtre et un poulailler au frais du contribuable dans ce village, qui a donné son nom au scandale.

Il y a une semaine, Zuma a fait volte-face en se disant prêt à rembourser une partie de la somme, sans avouer sa culpabilité. Mais cela n’a pas suffit, l’action en justice a été maintenue.

C’est en mai 2014 que Jacob Zuma a été réélu pour un deuxième mandat. Cette figure de l’ANC, ancien cadre de la lutte anti-apartheid, emprisonné pendant 10 ans, est depuis passé de personnage très populaire au président qui détient le record de scandales.

D’accusations de viol avant sa présidence, au détournement d’argent public en passant par le népotisme, il est désormais dans une position très vulnérable, et son pouvoir vascille plus que jamais. D’autant que le pays est en proie à une crise économique importante.

Un pays de paradoxes où les inégalités sont légion : deuxième pays le plus riche d’Afrique, trente-quatrième mondial, où la pauvreté touche 39 % de la population, le chômage plus de 25 % de la population active, 40 si l’on compte ceux qui ne cherchent pas de travail.
Et les perspectives sont moroses. La croissance pour 2017 ne devrait pas excéder 1,1 %.

C’est donc sur fond de désillusion et sans adversaire à la hauteur que Jacob Zuma a été réélu mais empêtré dans les scandales et face à une opposition revigorée, et des manifestations contre sa politique de plus en plus régulières, certains analystes doutent même qu’il puisse aller jusqu‘à la fin de son mandat en 2019.

Parmi l’opposition, ayant juré sa perte, notamment, Julius Malema, leader d’EFF, un ancien de l’ANC, qui dénonce aujourd’hui un héritage usurpé :

Nous aimons Mandela, nous aimons Oliver Reginald Tambo, mais vous, les gars, ceux qui restaient, vous ne leur arrivez pas à la cheville et nous allons vous donner une leçon pour bien vous faire comprendre ce qu’O.R. Tambo représentait.

Lui-même n’est pas exemplaire, loin de là, mais Malema n’en est pas moins devenu le fer de lance d’une opposition farouche à Zuma et a promis à ses partisans de plus en plus nombreux de faire tomber le président.

#Nkandla March on Joubert Street eNCA</a> <a href="https://t.co/tu5MlwRAkS">pic.twitter.com/tu5MlwRAkS</a></p>&mdash; Bafana Nzimande (nzimandebafana) 9 Février 2016

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Une manifestation pour le départ du président sud-africain

L’athlète sud-africain Oscar Pistorius a été libéré de prison sous condition, il est rentré chez lui

Afrique du Sud : liberté conditionnelle accordée à Oscar Pistorius