Pétrole : le gel annoncé de la production déçoit

Pétrole : le gel annoncé de la production déçoit
Tous droits réservés 
Par Euronews avec Reuters, AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

L'entente a minima et sous conditions entre la Russie et l'Arabie saoudite a fait repartir les cours du brut à la baisse.

PUBLICITÉ

Geler la production de pétrole à ses niveaux de janvier : c’est l’accord auquel sont parvenus l’Arabie Saoudite et la Russie lors d’une réunion ce mardi à Doha avec le Qatar et le Venezuela.
Sa mise en oeuvre dépendra de la participation des autres pays producteurs.

Jugée décevante, cette entente a minima a fait repartir les cours du brut à la baisse. D’autant que le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Naïmi, l’a clairement déclaré : “nous ne voulons pas de variation significative des prix. Nous ne voulons pas réduire l’offre. Nous voulons répondre à la demande et nous voulons que le prix du pétrole se stabilise.

L’Arabie saoudite reste attachée à sa stratégie qui consiste à inonder le marché pour faire baisser les cours et mettre en difficulté les producteurs américains de pétrole de schiste. D’après l’Agence internationale de l‘énergie, le géant de l’OPEP a produit 10,2 millions de barils par jour en janvier, non loin du pic de 10,5 millions de barils par jour atteint en juin. A 10,9 millions de barils par jour, la production russe est, elle, au plus haut depuis la chute de l’URSS.

Les hydrocarbures financent en effet près de 70% du budget fédéral russe, élaboré sur la base d’un baril à 50 dollars. A l’issue de la réunion de Doha, le baril de Brent s‘échangeait sous les 34 dollars, 70% plus bas qu’en juin 2014. En fin de séance, ce mardi, il était passé sous les 33 dollars.

Oleksandra Vakulina a recueilli les commentaires de Nour Eldeen Al-Hammoury, chef stratégiste marché chez ADS Securities à Abu Dhabi.

Oleksandra Vakulina, euronews :

Nour, un mot tout d’abord sur le moment choisi. Les prix du pétrole chutent depuis plus d’un an, pourquoi cette tentative apparente de soutenir les prix maintenant ?

Nour Eldeen Al-Hammoury, ADS Securities :

Je pense que les producteurs ont toujours supposé que le pétrole regagnerait de la valeur avec la reprise de l‘économie mondiale et la hausse de la demande à la faveur de l’hiver dans l’hémisphère nord, mais cela ne s’est pas produit. Il savent maintenant qu’il leur faut agir. Ils n’ont pas d’influence sur le ralentissement mondial mais ils peuvent travailler ensemble pour contrôler l’approvisionnement et soutenir les prix. C’est le premier pas. Cette rencontre était nécessaire et l’amorce du dialogue est positive.

Oleksandra Vakulina, euronews :

Quelles sont les conséquences de cet accord ? Quatre producteurs se sont mis d’accord pour geler leurs niveaux de production. Peut-on s’attendre à une baisse de production prochainement ? Quel est le message adressé aux marchés ?

Nour Eldeen Al-Hammoury, ADS Securities :

Le premier pas a été fait. Nous savons à présent que quatre acteurs majeurs veulent travailler ensemble sur l’approvisionnement. Nous n’attendions pas de réduction de la production lors de cette rencontre, qui pose des bases pour l’avenir. Tout le monde sait qu’en ce moment, il n’y a pas d’alternative au pétrole, donc jouer sur l’offre est la meilleure façon d’obtenir un prix correct sur le marché.C’est un signal positif aux marchés. Je ne suis pas pour autant surpris par la chute des cours aujourd’hui. Nous allons guetter davantage de coopération et d’actions de l’OPEP et de la plupart des producteurs.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Voici pourquoi l'économie allemande reste la plus en difficulté en Europe

L'impôt sur les successions en Europe : comment les règles, les taux et les recettes varient-ils ?

Répartition des richesses : où les écarts sont-ils les plus criants en Europe ?