Accord avec les Farc : la Colombie n'en a pas fini avec les obstacles

Accord avec les Farc : la Colombie n'en a pas fini avec les obstacles
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Au lendemain de la signature d’un nouvel accord de paix entre la Colombie et les Farc, le pays reste divisé.

PUBLICITÉ

Au lendemain de la signature d’un nouvel accord de paix entre la Colombie et les Farc, le pays reste divisé. Ceux qui sont contre cet accord, dont la première version avait été réjetée par référendum, estiment qu’il passe en force. Le Congrès, favorable au gouvernement, doit en effet seul le ratifier.
Le chef des Farc lui se réjouit de cette nouvelle mouture qui prévoit toujours le désarmement des guérilleros et leur entrée en politique.

La #Colombie a signé avec la guérilla des Farc un accord de paix révisé après le revers du référendum – #AFP + video https://t.co/KNMc2AsKkmpic.twitter.com/k6lo4fuWiY

— Florence Panoussian (@Arroussiak) 24 novembre 2016

“Ce qui nous a donné confiance dans cet accord c’est d’avoir reçu le soutien de la communauté internationale, nous confie “Timochenko”, en particulier celui des Etats-Unis, de l’Amérique latine et de l’Union européenne.”

#Colombie : l'ONU se félicite de la signature d'un nouvel accord de paix entre le gouvernement et les FARC https://t.co/Jd2iqSj470pic.twitter.com/KNTXJCEGtw

— Nations Unies (ONU) (@ONU_fr) 25 novembre 2016

Les victimes des Farc du côté de l’accord

Plus surprenant, les victimes sont pour la plupart en faveur de l’accord de paix, comme Clara Rojas, otage des Farc pendant six ans avec Ingrid Betancourt.

“Timochenko a demandé formellement pardon à toutes les victimes et a plaidé pour que les mots et pas les armes prévalent pour tous les Colombiens, et que plus personne ne meurt pour ses convictions politiques. Je crois que c’est vraiment un compromis.”

A partir de mardi le Parlement va débattre sur le texte révisé, qui concède toujours trop d’impunité aux guérilleros des Farc, selon l’opposition menée par l’Eglise et l’ancien président Uribe.

Los jóvenes de Colombia seguiremos exigiendo refrendación popular. Debe ser el pueblo colombiano quién decida si avala o no el acuerdo. pic.twitter.com/SW2T0LetlK

— Jair Peña (@JairPenaGomez) 25 novembre 2016

“Pensez à ça, s’emporte Alvaro Uribe, compte tenu de ce qu’ils ont fait avec les Farc, que va faire le pays avec ses dissidents, que va-t-il faire avec la guérilla de l’Armée de libération nationale, que va-t-il faire avec les 3500 groupes criminels, avec les 150-170,000 hectares de trafic de drogue ?”

“Le nouveau texte doit être approuvé par le Congrès, rappelle Natalia Orozco, notre correspondante sur place, et à partir de là viendra le temps de sa mise en oeuvre, une étape pleine de défis. Commencera aussi une période de 180 jours pendant lesquels les Farc, petit à petit, vont rendre leurs armes sous la supervision des Nations Unies.”

Ce qui peut entraver la paix

Mais plusieurs obstacles pourraient se mettre en travers de l’accord. Voici les quatre principaux défis qui attendent la mise en oeuvre de la paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), la plus ancienne et principale rébellion du pays :

1- Pour être appliqué, l’accord nécessite des lois et réformes constitutionnelles dont le débat peut durer plus d’un an si le Parlement ne dispose pas d’une procédure de “fast track” (voie rapide) afin d’accélérer la législation nécessaire. La Cour constitutionnelle doit se prononcer à ce sujet, sans doute positivement.

2-Le pays reste divisé. L’opposition, menée par l’ex-président et actuel sénateur Alvaro Uribe, a déjà annoncé son intention de contester les points qui, selon elle, concèdent l’“impunité” aux guérilleros des Farc. Ce scénario d’un pays polarisé, ajouté au climat préélectoral de la présidentielle de 2018, peut entraver et rendre “instable” l’application de l’accord.

3-La Colombie est confrontée à divers conflits qui génèrent de la violence : répartition des terres, règlements de comptes entre criminels, rancunes politiques. La guerilla de l’ELN, l’Armée de libération nationale, est encore active, et les pourparlers de paix sont en suspend. A moins qu’il y ait un cessez-le-feu bilatéral avec l’ELN dès le début, il y aura des combats avec l’ELN dans les zones de présence des Farc, ce qui peut semer la confusion, estiment les experts.

4-Donald Trump, président élu des Etats-Unis, peut poser problème, notamment en remettant en cause les 450 millions de dollars d’aide promis par Washington pour financer le post-conflit. On ne sait pas encore ce qu’il pense de l’accord.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

COP 28 : les négociateurs se penchent sur les énergies fossiles

Le soutien financier à l'Ukraine menacé par les tensions budgétaires et parlementaires

Trêve entre le gouvernement et la dissidence des FARC