Benjamin Netanyahu sur la sellette ?

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Par Aissa BOUKANOUN avec REUTERS
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Depuis huit mois, la police israélienne enquêtait en secret. La justice le soupçonne de malversations.

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Benjamin Netanyahu dans le viseur de la justice israélienne. Le Premier ministre a été interrogé pendant trois heures lundi soir dans sa résidence de Jérusalem dans le cadre d’une enquête criminelle qui pourrait mettre en péril sa carrière politique. Depuis huit mois, la police enquêtait en secret. Elle a interrogé une cinquantaine de témoins. Netanyahu est soupçonné d’avoir reçu des cadeaux illégaux de plusieurs milliers de dollars de la part d’hommes d’affaires, des partisans de Netanyahu en Israël et à l‘étranger. Ce n’est pas la première fois qu’il est impliqué de près ou de loin dans une enquête.

Avant son interrogatoire, en ouverture de la réunion du Likoud à la Knesset, Netanyahu “invitait les médias et l’opposition à ne pas se réjouir trop vite”, et il affirmait :

Comme je l’ai dit auparavant, et je le répète, il n’y aura rien car il n’y a rien. Vous continuerez à lancer des ballons d’air chaud dans les airs et nous continuerons à diriger l’Etat d’Israël.

Cependant Netanyahu a déjà reconnu avoir reçu de l’argent du magnat français Arnaud Mimran : 40 000 dollars. Un homme qui a été condamné en juillet dernier à une peine de huit ans de prison pour une escroquerie à la taxe carbone de 283 millions d’euros et qui soutient avoir versé un million de dollars pour la campagne électorale de Netanyahu en 2001.

Une autre enquête suggère une conduite irrégulière d’un proche de Netanyahu dans le rachat de trois sous-marins allemands qui ont coûté des milliards d’euros. Le ministre de la Défense était contre ces rachats et il a démissionné peu après.
La télévision israélienne, la Dixième chaîne, affirme que David Shimron, avocat personnel de Netanyahu, a des liens avec le conseil d’administration d’une filiale du constructeur allemand ThyssenKrup.

Depuis 2015, une affaire de détournement de fonds publics pour usage personnel poursuit aussi le couple Netanyahu. Sara Netanyahu est accusée d’avoir mal utilisé les fonds publics relatifs à la résidence du Premier ministre. Elle aurait reçu des biens sous de faux prétextes, aurait falsifié des documents et commis des abus de confiance. Sous le coup d’une procédure judiciaire depuis mai, elle a encore été interrogée début décembre, et attend le verdict du procureur.

Et la justice israélienne a parfois la main lourde : Ehud Olmert, le prédécesseur de Netanyahu en sait quelque chose.
Depuis février, il purge 19 mois de prison pour avoir touché des pots-de-vin lorsqu’il était maire de Jérusalem de 1993 à 2003.

L’ancien Premier ministre Ariel Sharon avait lui aussi été mis en cause en son temps pour des soupçons de corruption et de malversations l’impliquant, ainsi que ses fils.

L’un d’entre eux, Omri Sharon a finalement été condamné à 9 mois de prison avec sursis pour financement illégal du Likoud en février 2006.

Plusieurs ministres ont aussi été condamnés par le passé par la justice israélienne, comme l’actuel ministre de l’Intérieur, Aryé Dery, qui a écopé de trois ans de prison en 1999, ou Avraham Hirschson, un ancien ministre des Finances condamné à cinq ans et cinq mois de prison en 2009, ou encore Shlomo Benizri, ancien ministre du Travail condamné, lui, à quatre ans de prison en 2009.

La législation israélienne prévoit que tout membre d’un gouvernement contre lequel porte un acte d’accusation pour corruption doit effectivement démissionner.

Mais les proches de Netanyahu dénoncent une campagne de déstabilisation.

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