Viktor Orban : de la Russie ennemie à la Russie amie

Viktor Orban : de la Russie ennemie à la Russie amie
Par Sophie Desjardin
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Ce qu'Orban a retenu du discours d'investiture de Donald Trump, c'est "chaque nation a le droit de faire passer ses intérêts en premier"...

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Un fort vent d’est souffle sur Budapest…
C’est en tout cas comme cela qu’est perçu par une partie des Hongrois, mais aussi par les Européens, la visite de Poutine, et la cour que les deux leaders se font. Viktor Orban connu pour ses positions à l’encontre de ses homologues européens multiplient ces derniers temps les gestes en faveur du grand voisin russe.

Viktor Orban a commencé sa carrière en ordonnant aux troupes de l’Armée rouge soviétique de quitter la Hongrie. A présent, le gouvernement du même homme dévoile un monument qui rend hommage à ces mêmes troupes !“ s‘énerve un habitant de Budapest.

New memorial to Soviet soldiers erected by Russian group in Esztergom, Hungary ahead of Putin's visit. A disgrace.https://t.co/3He72oKH1ipic.twitter.com/8LsWVbAVnb

— Marion Smith (@smithmarion) 24 janvier 2017

Viktor Orban, il est vrai, n’en est pas à une contradiction près. Il s’est fait connaître et élire sur un slogan : “dehors les Russes” à l‘époque où, dans l’opposition, il considérait ceux qui négociaient avec Moscou comme des traîtres. Et aujourd’hui, le nouvel ennemi semble être à l’ouest :

Nous devons sauver Bruxelles de la soviétisation, des gens qui veulent nous dire comment nous devrions vivre dans nos pays.

Une position qui met une partie de la population en rage.
Il faut dire qu’Orban n’a pas obtenu ce qu’il voulait de Bruxelles, notamment, en matière économique, à savoir une certaine souplesse sur le déficit public.

Il s’est alors tourné vers l’homme fort de Moscou, avec qui il partage indéniablement une idéologie ultra-nationaliste.
En échange d’un gros contrat avec Rosatom, l’Agence russe de l‘énergie atomique, Poutine lui a promis une aide financière.

La Russie va prêter plus de 10 milliards d’euros à Budapest, pour financer 80 % de l’expansion de la centrale nucléaire Paks, la seule en Hongrie, qui fournit 40 % de l‘électricité du pays.

L’accord date de janvier 2014 et avait alors soulevé la controverse dans l’Union européenne. Car pour Vladimir Poutine, c’est bien plus qu’un contrat. Ce sont autant de pions économiques placés au sein de l’Europe, et l’extension de sa sphère d’influence. La Hongrie, c’est aujourd’hui l’allié numéro un de Moscou en Europe :

La position de la Hongrie sur les sanctions est qu’elles sont inutiles et qu’elles se sont avérés inefficaces, infructueuses, et nous plaidons pour une levée des sanctions en raison de la Russie, nous parlons d’une levée des sanctions en raison de la Hongrie.

Ce qu’Orban a retenu du discours d’investiture de Donald Trump, c’est “chaque nation a le droit de faire passer ses intérêts en premier”. Il espère sans doute qu’avec son élection et en cultivant ses relations avec Moscou, il verra l‘émergence d’un nouvel ordre mondial où il pourrait s’affranchir de la tutelle de Bruxelles.

Putin arriving in #Budapest earlier today for talks with Viktor Orban #Hungarypic.twitter.com/hRBuIx3p46

— Danielle Ryan (@DanielleRyanJ) 2 février 2017

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