Trahisons en chaîne au Parti socialiste français : le reniement de Valls

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Par Sophie Desjardin
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Alors qu'un dernier sondage donne Benoît Hamon, le candidat de la gauche aux présidentielles françaises, en quatrième position, c'est la fuite en avant sur le navire socialiste...

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Alors qu’un dernier sondage donne Benoît Hamon, le candidat de la gauche aux présidentielles françaises, en quatrième position, c’est la fuite en avant sur le navire socialiste…

Ce matin, Manuel Valls annonçait qu’il allait voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour de l‘élection face au niveau élevé, dans les sondages, de la candidate du Front national, Marine Le Pen :

Je pense qu’il ne faut prendre aucun risque pour la République. Et donc je voterai pour Emmanuel Macron.

Pas de gaieté de coeur ?“ l’interrompt le journaliste Jean-Jacques Bourdin.

Je voterai. Non, je prends mes responsabilités. Cela n’est pas une question de coeur, c’est une question de raison“.

Et voilà donc Manuel Valls, ex-premier ministre battu aux primaires socialistes qui se renie lui-même deux mois après sa défaite face au candidat choisi par les militants.

Je suis profondément attaché au respect des engagements pris. Benoît Hamon est désormais le candidat de notre famille politique, et il lui appartient de mener à bien la belle mission du rassemblement,“ déclarait-il le 29 janvier dernier.

Une belle mission bien sabordée par les cadres du parti. Du jamais-vu. Lors de son dernier meeting à Bercy, Benoît Hamon était entouré des anciens frondeurs, unis dans l’adversité et d’autres poids lourd du parti, restés à ses côtés, mais c’est sous la bannière d’un parti en décomposition qu’il doit mener campagne. Son programme résolument de gauche, les promesses faîtes aux électeurs des primaires, il a tenu à s’y tenir.

S’il peut compter sur le soutien sans faille de certains comme Anne Hidalgo, maire de Paris, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education, Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, Martine Aubry ou encore Arnaud Montebourg, d’autres poids lourds du PS ont rejoint le camp d’“En marche” comme le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, la secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, Barbara Pompili, l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, ou encore le maire de Lyon Gérard Collomb, et Manuel Valls, donc.

Mais ça, c'était avant ! #Valls#Macron#Primairepic.twitter.com/CIkQYLaGLk

— Politiquons (@PolitiquonsCom) 29 mars 2017

Des défections qui se succèdent sans être suivies d’aucunes sanctions de la part des instances du parti. Pourtant, le secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis a réagi en appelant tous les Socialistes au calme et en leur adressant une lettre . Lui, qui rappelait en décembre dernier :

Le jour où nous aurons un candidat aux élections présidentielles, tous les députés possibles devront soutenir ce candidat. Moi, je suis pour respecter les statuts, faut toujours respecter la loi.

Les statuts du Parti socialiste sont très clairs. La loyauté au parti fait l’objet d’un article ainsi que les règles concernant les primaires et leur suite :

ARTICLE 1.2.3 Loyauté au parti : Les adhérents du parti acceptent la déclaration de principes et s’engagent à respecter les statuts, la Charte éthique, la Charte des socialistes pour le progrès humain et les décisions du parti. Ils ne peuvent appartenir à un autre parti, ou groupe politique relevant directement ou indirectement d’un parti autre que le Parti socialiste, hors le cas prévu à l’article 1.1.3. Ils s’engagent à ne soutenir que les seuls candidats à des fonctions électives qui sont effectivement investis ou soutenus par le Parti socialiste.

ARTICLE 5.3.1 Principe des Primaires citoyennes : Le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de Primaires citoyennes ouvertes à l’ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche et co- organisées par les formations politiques de gauche qui souhaitent y participer. Les candidats aux Primaires doivent s’engager à soutenir publiquement le candidat désigné et à s’engager dans sa campagne.

Alors qu’on fait les membres du Parti socialiste de ces règles ? Pourquoi la volonté des deux millions d‘électeurs qui ont désigné Benoît Hamon comme candidat n’est pas respectée ? Pourquoi le secrétaire du PS n’applique pas les statuts ? Petits arrangements entre amis ou grandes manoeuvres électorales avant les législatives ? Il est fort probable que les déserteurs du clan Hamon rêvent d’une place sur la photo de famille d’un prochain gouvernement. Renonceront-ils alors à l‘étiquette socialiste, dont beaucoup évoquent déjà le chant du cygne ?

Les réactions du camp socialiste ont été virulentes :

Les réactions au soutien de Valls à Macron https://t.co/yyKLw3iidvpic.twitter.com/zuhNtWnKxU

— L'Obs (@lobs) 29 mars 2017

La réaction de François Fillon sur les réseaux sociaux ne s’est pas faite attendre :

Avec le ralliement de Manuel Valls, il est clair désormais que le gouvernement Hollande joue les prolongations. Besoin d'alternance !

— François Fillon (@FrancoisFillon) 29 mars 2017

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