France : Jeanne d'Arc n'entend plus la voix de Jean-Marie Le Pen

France : Jeanne d'Arc n'entend plus la voix de Jean-Marie Le Pen
Par Joël Chatreau

Jeanne “la pucelle” n’a pas pu entendre les voix de l’extrême droite en ce 1er mai à Paris, et pour cause : le co-fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, est tombé en panne de micro au début d

Jeanne “la pucelle” n’a pas pu entendre les voix de l’extrême droite en ce 1er mai à Paris, et pour cause : le co-fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, est tombé en panne de micro au début de son discours, le son n’est jamais revenu… Il a dû crier pour s’adresser aux quelque trois cents de ses fidèles rassemblés sur la place des Pyramides, dans le 1er arrondissement de la capitale française. Ce n‘était bien sûr pas un sabotage organisé par sa fille, Marine, mais bien un problème technique.

La candidate du FN à l‘élection présidentielle ne se montre plus aux côtés de son père pour cet hommage à Jeanne d’Arc depuis deux ans. Elle a pris de la distance pour tenter de policer son parti et se dit définitivement fâchée avec le patriarche vieillissant, mais le doute persiste. En tout cas, c’est une autre statue de Jeanne, dans un autre arrondissement de Paris (le 13ème) qui a été honorée par une délégation officielle du Front national conduite par Steeve Briois, le président par intérim du parti. Marion Maréchal-Le Pen, la nièce de Marine, représentait en quelque sorte la famille.

Humour douteux contre Macron

Cela n’a pas empêché Jean-Marie Le Pen de clore son allocution par un “Vive Marine !”, ajoutant “Offrons lui dimanche le muguet de la victoire”. Même sans micro, le tribun a été applaudi par des partisans lorsqu’il a plaidé en faveur du rétablissement de la peine de mort en France – sa fille a pris soin d’enlever une telle mesure de son programme – également pour une interdiction de l’abattage rituel musulman et pour l’abrogation de la loi favorable au mariage homosexuel.

Ambiance parmi les fidèles de Le Pen père :

Le chef frontiste n’a pas non plus perdu de sa violence verbale, traitant le candidat centriste à la présidentielle, Emmanuel Macron, “d‘énarque pantouflard fabriqué”. “Il nous parle d’avenir mais il n’a pas d’enfants, a-t-il fustigé, il nous parle des travailleurs mais c’est un ancien banquier”. Sans oublier son “humour” à nul autre pareil : “M. Macron fait la tournée des cimetières, c’est un mauvais présage pour lui”.
Rappelons que le dirigeant du mouvement En Marche ! s’est rendu vendredi dernier dans le village martyr d’Oradour-sur-Glane, puis hier dimanche au Mémorial de la Shoah à Paris.

Brèche ouverte depuis 15 ans

Il y a 15 ans, Jean-Marie Le Pen ouvrait la brèche par laquelle l’extrême droite allait s’insinuer dans la République. Il se qualifiait pour la finale du scrutin présidentiel face à Jacques Chirac. A l‘époque, le Front national n‘était pas banalisé et le 1er mai 2002, près de 1,3 million de Français allaient descendre dans la rue pour dénoncer les idées et méthodes du FN. Cette mobilisation reste proche, elle paraît pourtant si lointaine…

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