Débat européen : quelle Allemagne pour quelle Europe ?

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Par Euronews
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Quatre eurodéputés débattent des priorités nationales et européennes que devrait avoir selon eux, le prochain gouvernement allemand.

Au Parlement européen à Strasbourg, euronews a invité quatre eurodéputés allemands, grec et néerlandais à évoquer les défis qui selon eux, attendent le prochain gouvernement de Berlin lors d’un débat animé par notre journaliste Stefan Grobe.
Tandis que les représentants de la gauche souhaitent une Allemagne plus européenne et plus tournée vers la lutte contre les inégalités, ceux de la droite soulignent le bon bilan économique de la chancelière allemande tout en appelant à de nouvelles réformes au plan national comme au niveau européen et à un leadership renforcé sur la scène mondiale.

Les législatives du 24 septembre en Allemagne n’ont pas pour seule inconnue, le nom du futur chancelier. Leur issue sera déterminante pour l’avenir de l’Europe. Les conservateurs de la chancelière sortante Angela Merkel sont toujours largement en tête des sondages face aux sociaux-démocrates de Martin Schulz. Mais près de la moitié des électeurs sont encore indécis.

Une “Europe allemande” ou une “Allemagne plus européenne” ?

Premier invité, Dimitrios Papadimoulis, l’un des vice-présidents du Parlement européen, représentant de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique et originaire de Grèce, fait part de ses attentes : “Nous voulons voir si le nouveau gouvernement continuera de construire ce qu’on pourrait appeler l’Europe allemande avec la vision Schäuble où il n’y a aucune démarche en faveur de la croissance, de la nécessaire transformation de la zone euro. (…) Ou alors, verrons-nous la démonstration que l’Allemagne devient plus européenne et donne vraiment plus de place à un dialogue qui renforce le processus d’intégration européen ?” Une deuxième piste qu’il juge préférable.

Et il appelle Berlin à s’atteler à la réduction des inégalités : “Le leadership allemand et les Allemands ont beaucoup de choses à apprendre comme le fait de comprendre que la hausse des inégalités entre le nord et le sud, les riches et les pauvres, les régions en Europe est un danger non seulement pour le processus d’intégration, mais aussi pour les intérêts allemands.”

Une prospérité allemande qui profite à tous ?

Autre participant au débat, le social-démocrate Udo Bullmann aborde ce thème en interpellant sur la situation intérieure de l’Allemagne : “La conjoncture est positive pour l‘économie allemande, mais nous devons nous poser deux questions : Profite-t-elle à tout le monde ? Et s’inscrira-t-elle dans la durée ?”

Évoquant par ailleurs, le couple franco-allemand, il indique : “La France et l’Allemagne doivent être suffisamment intelligentes pour comprendre ce qui se passe en périphérie” avant de dénoncer la gestion par Angela Merkel de la “crise des réfugiés”: à l‘échelle européenne : “Ce n‘était pas très courageux d’appliquer toutes les obligations du règlement Dublin à la Grèce, à l’Italie... La chancelière Angela Merkel a été courageuse quand il s’agissait de la situation en Hongrie et nous l’avons félicitée pour cela, reconnaît-il. Mais au niveau structurel, il n’est pas très courageux de laisser les pays se débrouiller tout seuls, donc nous devons adopter une nouvelle position commune en matière de politique d’asile et trouver une nouvelle approche sur la manière dont nous pouvons nous réformer après une période d’austérité,” affirme-t-il.

“Des propositions concrètes pour réformer la zone euro”

Son compatriote David McAllister, membre de la CDU, parti conservateur d’Angela Merkel, insiste sur le bon bilan de la chancelière sortante : “Les Allemands ont de bonnes raisons de voter pour elle parce qu’elle ancre la stabilité en Allemagne, elle joue le même rôle en Europe, l‘économie allemande se porte bien, nous avons un budget équilibré et nous sommes la locomotive de la zone euro. Continuons sur cette voie même si des réformes doivent être menées dans les prochaines années," tempère-t-il.

Concernant l’Europe, il assure : “Les Européens peuvent s’attendre après les élections allemandes, une fois qu’un gouvernement sera formé, à ce qu’il y ait des propositions concrètes de la part de l’Allemagne et de la France pour moderniser l’Union européenne et la zone euro. Mais une chose est importante : bien sûr, l’Allemagne et la France doivent faire preuve de leadership, mais elles ne devraient pas intimider les 26 autres. (…) Peu importe qu’ils soient grands ou petits, les Etats membres ont tous les mêmes droits et ils doivent être traités avec le même respect.”

“Le leadership moral et courageux d’Angela Merkel”

Dernière participante, Marietje Schaake, eurodéputée néerlandaise de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, juge que l’Allemagne pourrait “donner une dose supplémentaire d’innovation à son économie” et “s’orienter vers une économie qui soit davantage tournée vers l’avenir.”

Elle salue par ailleurs, “d’extraordinaires avancées par exemple, dans les domaines de la politique étrangère et de la défense où l’Allemagne a pu se libérer du poids de l’Histoire, occuper une position plus forte sur la scène mondiale – ce qui était absolument nécessaire -. Et j’espère honnêtement que cela va continuer comme cela,” souligne-t-elle avant de poursuivre son hommage : “Elle a fait la preuve à des moments cruciaux, de son leadership moral et courageux et je pense que c’est quelque chose que nous avons tous constaté et apprécié en Europe, elle l’a fait face à des défis comme l’arrivée des réfugiés en Europe et en particulier en Allemagne."

Les enjeux des élections législatives du 24 septembre en Allemagne. Une vidéographie #AFP par afpgraphics</a> <a href="https://t.co/JdPIfy8Yqy">pic.twitter.com/JdPIfy8Yqy</a></p>— Agence France-Presse (afpfr) 13 septembre 2017

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