Raids israéliens et tirs palestiniens, confrontation la plus sévère depuis 2014

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L'armée israélienne a frappé mardi des dizaines de cibles dans la bande de Gaza en représailles à un feu nourri de roquettes et d'obus, la confrontation la plus sévère entre Israël et les groupes armés palestiniens depuis la guerre de 2014. Trois soldats israéliens ont été blessés par les tirs, un modérément et deux légèrement, et ont été évacués, a dit l'armée. Aucune victime n'a été rapportée côté palestinien dans ce nouvel accès de tensions après des semaines de violences le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Celui-ci fait resurgir le spectre d'un nouveau conflit dans l'enclave coincée entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, qui a connu depuis 2008 trois guerres entre Israël d'une part, le mouvement islamiste Hamas et ses alliés, dont le Jihad islamique, de l'autre. L'armée a affirmé ne pas vouloir l'escalade, mais a accusé le Hamas, qui gouverne l'enclave, de la chercher et s'est déclarée prête à la riposte. Fait rare indicatif du sérieux de la situation, les bras armés du Hamas et du Jihad islamique ont publié un communiqué commun pour revendiquer la responsabilité des tirs contre Israël, réponse selon eux à de récentes attaques israéliennes contre leurs positions dans Gaza. Ces "crimes ne peuvent en aucun cas être tolérés", écrivent-ils. Cependant, ils laissent leurs intentions sujettes à interprétation, déclarant "toutes les options sont ouvertes". Le territoire israélien a essuyé pendant la journée son "plus important barrage de tirs d'obus de mortier et de roquettes" depuis 2014, a indiqué un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus. Le système de défense anti-aérienne "dôme de fer" a intercepté environ 25 projectiles, a-t-il précisé. En représailles, Israël a apporté "la réplique la plus importante depuis 2014", son aviation et son artillerie frappant plus de 35 positions dans l'enclave. - "Zone de combat" - L'armée a par ailleurs détruit un tunnel, le 10e depuis octobre 2017 selon elle, qui s'enfonçait à partir du sud de l'enclave en Egypte et, de là, revenait 900 mètres en territoire israélien. La marine israélienne a en outre arraisonné au large de la bande de Gaza un bateau transportant une vingtaine de protestataires palestiniens qui avaient pris la mer pour dénoncer le blocus -terrestre, aérien, mais aussi maritime- imposé depuis plus de 10 ans par Israël à la bande de Gaza. Les frappes israéliennes et les explosions ont résonné jusqu'en fin d'après-midi dans l'enclave palestinienne. Côté israélien, l'escalade a ravivé chez les populations riveraines le souvenir des hostilités passées. La cour d'un jardin d'enfants habituellement fréquenté par une trentaine de jeunes enfants a été atteinte par des obus peu avant l'ouverture, selon le lieutenant-colonel Conricus. Instruction a été donnée aux riverains de rester à moins de 15 secondes d'un abri, selon lui. Le porte-parole militaire a suggéré que les tirs étaient principalement le fait du Jihad islamique, dont trois membres ont été tués dimanche par une frappe israélienne, et de membres radicaux du Hamas. Il a dénoncé "une volonté d'escalade du Hamas et de transformer (le secteur) en zone de combat", ainsi qu'une implication de l'Iran, soutien du Jihad islamique et du Hamas et ennemi juré d'Israël. Une partie des obus tirés sont de fabrication iranienne, selon lui. "La façon dont les choses vont évoluer dans les prochains jours dépend des intentions du Hamas", a encore dit le porte-parole israélien. Israël et le Hamas observent depuis 2014 un cessez-le-feu tendu, régulièrement remis en cause par des accès de tensions. Ni Israël ni le Hamas, affaibli et isolé, ne passaient jusqu'alors pour avoir intérêt à une escalade. Mais diplomates et experts soulignent combien l'enfermement de Gaza, la crise économique qui y sévit et l'absence d'horizon politique rendent la situation volatile. - "Mourir la tête haute" - La bande de Gaza est de nouveau en proie aux tensions depuis le 30 mars et le début d'une mobilisation appelée la "grande marche du retour", qui a donné lieu à des violences meurtrières le long de la frontière avec Israël. Au moins 121 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis cette date, la majorité dans des violences le long de la barrière de sécurité israélienne. Israël dit défendre ses frontières et accuse le Hamas de s'être servi de cette mobilisation pour couvrir des tentatives d'attaques. Les organisateurs de la "marche du retour" ont mené mardi une opération en mer. Une flottille de dizaines de petits bateaux de pêche a pris le large pour dénoncer le blocus maritime. Environ 20 personnes, des étudiants empêchés de sortir de Gaza et des blessés en attente de soins, ont pris place sur l'embarcation principale pavoisée de drapeaux palestiniens. Peu avant le départ, Ehab Abou Armana, l'un des passagers, a interpellé la foule: "Nous sommes une nation, nous méritons mieux ! Il vaut mieux mourir la tête haute qu'à genoux devant l'occupant". La flottille a approché les neuf milles nautiques du blocus, où attendaient les bâtiments israéliens. La principale embarcation a été arraisonnée. Les autres ont fait demi-tour.

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