Coupe Davis: l'ITF va trancher sur une réforme qui divise

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Partisans d'un tournoi raccourci, moins contraignant et plus lucratif, contre adeptes d'un format centenaire mais boudé par les stars: la grande réforme de la Coupe Davis, qui clive radicalement le monde du tennis, est soumise au vote jeudi à Orlando (Floride).

Deux camps s'affrontent sur le projet de la Fédération internationale de tennis (ITF), qui vise à profondément réformer la mythique compétition internationale créée en 1900.

Terminée l'habituelle compétition étalée sur quatre week-ends de trois jours, place à une phase finale raccourcie regroupant 18 équipes, disputée sur une semaine en novembre, pour clôturer la saison.

L'avantage de jouer devant son public? A oublier: l'épreuve sera centralisée sur terrain neutre.

Les rencontres dantesques terminés au bout du cinquième set du cinquième match? Impossible aussi avec la nouvelle formule, qui prévoit des duels en trois matches - deux simples et un double - disputés au meilleur des trois manches.

. Logique "sportive et économique"

Dans un entretien à l'AFP, le président de l'ITF David Haggerty se veut "optimiste" quant à l'adoption de la réforme: "Beaucoup de nations, non seulement en Europe mais partout dans le monde, soutiennent la réforme", assure-t-il.

C'est notamment le cas de la fédération française (FFT), l'une des cinq entités pesant le plus dans le scrutin, avec l'Australie, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l'Allemagne.

"D'un côté, il y a la passion un peu cocardière, et de l'autre côté une analyse rationnelle fondée sur des critères sportifs et économiques", affirme son président Bernard Giudicelli.

Le critère financier, justement, est un argument de poids pour l'ITF. L'instance a signé un partenariat juteux avec le groupe d'investissement Kosmos: trois milliards de dollars (2,5 milliards d'euros environ) sur 25 ans, vingt millions de dollars (17 M EUR) annuels garantis aux joueurs, et plus encore aux fédérations.

Côté sportif, le format condensé sur une semaine vise à séduire les grands noms du tennis, qui ont tendance à bouder l'événement une fois qu'ils l'ont remporté.

L'ancien N.1 mondial Novak Djokovic en fait notamment partie: lui qui jugeait au printemps le nouveau projet "fantastique", a réitéré son approbation la semaine dernière. L'ancienne vedette américaine Andy Roddick et l'ex-gloire allemande Boris Becker y sont également favorables. Roger Federer a lui concédé que "la Coupe Davis devait faire quelque chose", sans s'avancer sur la proposition en question.

Ces voix portent, tout comme celles des trois tournois du Grand Chelem - Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open - qui ont apporté leur soutien au projet. L'Open d'Australie ne l'a pas fait.

. Une "transaction financière"

Car c'est en Australie que les détracteurs sont les plus virulents. La Fédération est en effet partenaire de l'ATP - organisatrice du circuit professionnel masculin - pour la tenue de sa World Team Cup, une compétition par équipes jouée en janvier à l'aube de la saison, et dont le retour à partir de 2020 a été officialisé début juillet.

Pas étonnant donc de voir Tennis Australia monter au créneau contre la Coupe Davis nouveau format, qui entrerait assurément en concurrence avec la Coupe du monde voulue par l'ATP.

La formule proposée "enlève à la Coupe Davis tout ce qui en fait un événement unique et spécial", déplore l'instance dans une lettre adressée à l'ITF.

"Vous ne pouvez pas appeler ça la Coupe Davis. (...) C'est une transaction financière", y assène Lleyton Hewitt, ancien N.1 mondial.

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"Les matches que j'ai joués pour l'Australie, à domicile comme à l'extérieur, restent parmi mes souvenirs tennistiques les plus précieux", renchérit la légende Rod Laver.

En France, les tenants du titre de l'épreuve sont également sceptiques. "On ne peut pas envisager de disputer une Coupe Davis fin novembre, trois semaines après la fin de saison. Sinon on ne peut pas avoir de période de repos", peste Lucas Pouille. "Ils ont vendu l'âme d'une épreuve historique", se désespère le sélectionneur Yannick Noah.

Les 144 fédérations nationales habilitées à voter doivent désormais trancher. Une majorité des deux tiers des suffrages exprimés est requise pour l'adoption du projet.

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