Lorgnant la reconstruction en Syrie, Moscou et Téhéran dominent la Foire de Damas

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Voitures iraniennes et câbles électriques russes: les entreprises de Moscou et Téhéran tiennent le haut du pavé à la Foire internationale de Damas, lorgnant "la part du lion" dans la reconstruction de la Syrie.

Pour cette 60e édition, les compagnies des deux principaux alliés militaires du régime de Bachar al-Assad ont été installées dans une aile dédiée à elles seules, un traitement privilégié qui illustre leur rôle à venir, après sept années d'un conflit ravageur.

Le bâtiment N.1, décoré de drapeaux russes et iraniens, accueille ces entreprises, spécialisées dans la construction, l'automobile, ou encore l'agriculture et les nouvelles technologies.

Des traducteurs sont à l'affût et guettent les hommes d'affaires syriens en quête de contrats avec des partenaires étrangers, comme Libena Agro Build, société russe spécialisée dans la fabrication d'équipements agricoles et de silos à grain.

"La Syrie a besoin de tous ces équipements", assure à l'AFP le représentant régional de la compagnie, le Libano-Russe Leba Chehadeh, exhibant une brochure où se succèdent produits d'irrigation ou encore des services de recyclage des métaux.

"Les entreprises étrangères se bousculent et se font concurrence pour investir en Syrie, mais la Russie est privilégiée", se réjouit-il.

"Nous avons défendu la Syrie sur le plan politique et militaire, nous nous attendons donc à avoir la part du lion sur le plan économique", dit-il, ajoutant: "Nous sommes ici pour élaborer ensemble le plan de reconstruction du pays".

- Un marché "attractif" -

Sept ans après le début de la guerre en 2011, le président syrien Bachar al-Assad a reconquis près des deux-tiers de la Syrie, enchaînant les victoires face aux rebelles et aux jihadistes grâce à l'intervention de l'aviation de Moscou et la présence de groupes pro-iraniens.

Les combats ont laissé la Syrie en ruine, et le coût des destructions s'élève à 400 milliards de dollars, selon l'ONU. Des villes et localités entières ont été presque entièrement rasées, et les infrastructures du pays ont besoin d'être réhabilitées.

Bachar al-Assad s'est engagé à faire de la reconstruction sa "première priorité", et les autorités syriennes soulignent régulièrement le rôle incontournable qui attend les entreprises russes et iraniennes.

Durant le conflit, les entreprises russes ont investi dans les secteurs pétrolier, gazier et minier. Elles ont aussi obtenu des contrats pour la construction de minoteries et de stations de pompage d'eau.

Les investisseurs iraniens ne sont pas en reste, avec des appels d'offres lancés par les autorités syriennes qui leur sont exclusivement réservés, selon le magazine économique en ligne Syria Report.

Vendredi, à l'ouverture de la Foire, qui se tient dans la banlieue de Damas, les ministres russe et syrien de l'Industrie ont signé un mémorandum d'accord pour développer leur coopération.

Moscou a dépêché une délégation d'investisseurs pour participer à cette Foire, avec notamment des représentants de Romax, une compagnie russe spécialisée entre autre dans la fabrication de réservoirs agricoles.

"La Syrie est une priorité pour toutes les entreprises russes", assure un responsable de Romax, Aron Levachov, qui juge le pays "attractif pour les investissements".

"C'est une fenêtre, une voie pour la Russie sur la Méditerranée, et à partir de là, en direction de l'Europe et de l'Afrique" ajoute l'homme, dont les propos étaient traduits du russe.

De par sa "familiarité avec la situation sur le terrain, sa connaissance du marché et l'étendue des destructions", Moscou peut répondre aux besoins économiques de la Syrie, assure-t-il.

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- De "bonnes habitations" -

Des entreprises venant de 25 pays, mais aussi les représentants d'ambassades de 23 autres nations, participent à la Foire, qui se termine dimanche, selon les médias étatiques.

Au total, une cinquantaine de compagnies russes et tout autant d'entreprises iraniennes y sont représentées.

Côté iranien, "il y a 32 firmes spécialisées dans la reconstruction. Le reste c'est l'industrie automobile, les produits ménagers, les hautes technologies, les tapis artisanaux, l'agriculture", égrène le responsable du pavillon iranien, Mohammad Reza Khanzad.

Attablé avec trois hommes d'affaires syriens, Mehdi Qawwam, 38 ans, vante les mérites de son entreprise iranienne de construction, spécialisée dans les façades d'immeubles, et affirme avoir conclu plusieurs contrats avec des entreprises locales.

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"La Syrie est l'un des rares pays qui acceptent nos produits, avec les sanctions américaines" imposées à l'Iran, souligne l'entrepreneur iranien en costume gris, dont les propos étaient traduits du persan.

"Après la guerre en Syrie, le marché aura besoin de compagnies spécialisées dans le bâtiment", explique-t-il. Avant de promettre de "construire de bonnes habitations pour les Syriens affectés par la guerre".

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