Guy Roux, "éleveur de champions" toujours actif à 80 ans

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L'heure de la retraite pour Guy Roux ? "Non", assure cet "éleveur de champions" qui fête mercredi ses 80 ans, dont 57 passés à l'AJ Auxerre qu'il a contribué à hisser de la division d'honneur à la Ligue des Champions.

"Je suis à la retraite d'une partie des 14 métiers que j'ai exercés. Je reste bénévole à l'association AJA, membre de son conseil d'administration", explique celui qui vient en revanche de quitter le conseil d'administration de la SAS gestionnaire de l'équipe professionnelle, aujourd'hui 18e de Ligue 2.

Il demeure également consultant à L'Équipe 21, sur Europe 1 et collabore toujours au quotidien L'Yonne républicaine qui lui consacre un hors-série pour son anniversaire.

Grâce aux exploits de ses footballeurs, Auxerre, chef-lieu de 40.000 habitants du département de l'Yonne, à une heure et demie de Paris, s'est fait connaître en Europe et même en Asie, le club étant sous pavillon chinois depuis 2016.

Propriétaire terrien fortuné, Guy Roux cultive l'image d'un paysan madré proche de ses sous, pour laquelle il est brocardé : elle lui a valu notamment sa marionnette aux Guignols de l'info, l'ancienne émission satyrique de Canal+, mais lui a aussi servi à décrocher dès 1987 des contrats de publicité, notamment pour des marques d'équipementiers sportifs.

- "L'homme au bonnet" -

"L'homme au bonnet" - qu'il portait sur le banc de touche les soirs de grand froid - est devenu au fil du temps un notable. Il a d'ailleurs été conseiller municipal d'Appoigny, la commune où il réside.

"Le football lui a permis d'avoir tout ce qu'il a aujourd'hui en termes de patrimoine et d'aura. Il est très cultivé. Cela lui a facilité les relations avec des décideurs politiques ou économiques, à Auxerre comme à Paris", souligne Philippe Violeau, ancien capitaine de l'équipe icaunaise (1993-1997, 2003-2006).

Avec le président Jean-Claude Hamel, à la tête de l'AJA de 1963 à 2009, et l'entrepreneur Gérard Bourgoin, sponsor puis dirigeant à partir de 1979, Guy Roux, assureur engagé au club en 1961 comme entraîneur-joueur, a formé le trio qui a hissé l'équipe aux sommets.

Que de chemin parcouru. Il avait débuté au club en 1954 dans l'équipe minimes, avant de partir en 1957 à Limoges.

Auxerre a accédé à la troisième division en 1970, puis la D2 en 1974 avant la D1 en 1980, un an après avoir perdu contre Nantes en finale de la Coupe de France (4-1 après prolongation).

L'AJA restera en élite jusqu'en 2012, remportant quatre coupes de France et le championnat en 1996 avec un doublé cette année-là. Le club a participé plusieurs fois à la Ligue des Champions, disputant également un quart de finale (1997) et une demi-finale (1993) de la coupe de l'UEFA.

Pour obtenir ces résultats, l'AJ Auxerre a su s'appuyer sur un centre de formation performant, contribuant à l'éclosion de joueurs comme Éric Cantona, Jean-Marc Ferreri, qui logeait chez lui, Basile Boli, Djibril Cissé ou Bruno Martini.

- Paternaliste et père Fouettard -

Ainsi est née la légende d'un Guy Roux "éleveur de champions", à la fois paternaliste et père Fouettard, surveillant ses jeunes à l'aide d'un réseau d'informateurs. Il vérifiait même les compteurs kilométriques des voitures pour empêcher les virées nocturnes...

"J'avais mon carnet. Le soir pendant qu'ils dînaient et le lendemain matin à 7H30, je passais. Ils ont mis longtemps à deviner comment je savais", s'amuse-t-il dans L'Yonne républicaine.

Guy Roux a toujours "été soucieux des détails. C'était son fonds de commerce. Il faisait tout pour que tout le monde soit dans les meilleures conditions possibles, avec le souci de la performance", témoigne encore Violeau.

Après une première saison comme entraîneur-joueur (1961-1962), Guy Roux a dû partir faire son service militaire (1962-1964) avant de reprendre son rôle, sans discontinuer, jusqu'en 2000. Remplacé alors par Daniel Rolland, responsable du centre de formation durant une année sabbatique (2000-2001), il redeviendra l'entraîneur de l'AJA de 2001 à 2005.

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Ses successeurs Jacques Santini (2005-2006) puis Jean Fernandez (2006-2011) tenteront d'entretenir l'héritage mais l'AJA, sans Roux, n'est plus tout à fait la même. Devenu administrateur du club, il est soupçonné par certains de jouer les contre-pouvoirs en coulisses.

L'AJ Auxerre, à laquelle il reste attaché, est descendue en Ligue 2 en 2012. Et les techniciens n'en finissent plus de changer...

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