À Sao Paulo, un vote "contre la corruption" ou "contre la haine"

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À Sao Paulo, plus grande métropole du Brésil, des électeurs votent dimanche soit "contre la corruption" pour le candidat d'extrême droite, Jair Bolsonaro, soit "contre la haine", pour celui de la gauche, Fernando Haddad.

Au bureau de vote du quartier aisé de Moema, où Haddad a voté dans la matinée, Ana Lucia Gercici, 51 ans, n'envisage pas l'avenir du Brésil sans Bolsonaro.

Sa décision est déjà prise: en cas de victoire du candidat du Parti des Travailleurs (PT, gauche), elle partira vivre en Italie. Pas question pour cette femme d'affaires de vivre dans un pays gouverné par le poulain de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), en prison depuis avril pour corruption. "Si Haddad gagne, je pars en novembre vivre en Italie" car "très vite les gens vont être empêchés de partir du pays et ça deviendra Cuba", affirme-t-elle.

Le PT a gouverné le Brésil pendant 13 ans (2003-2016) et ses détracteurs l'accusent de tous les maux qui minent le pays actuellement, du marasme économique à la violence, en passant par les scandales de corruption à répétition.

Fernando Haddad lui-même fait l'objet d'une enquête pour corruption. Bolsonaro est l'un des très rares hommes politiques brésiliens à n'avoir jamais été éclaboussé par un scandale de corruption.

"Les citoyens honnêtes et travailleurs sont souvent victimes d'injustices, j'ai du mal à comprendre pourquoi tant de gens sont prêts à voter pour un voleur", déplore la femme d'affaires, à propos de Haddad.

Ses valises sont peut-être déjà prêtes par précaution, mais les chances d'élection de Fernando Haddad restent minces.

Jair Bolsonaro demeure favori, avec 54 et 55% des intentions de vote dans les derniers sondages, même cet ancien capitaine qui n'a jamais caché son admiration pour la dictature militaire (1964-1985) a perdu du terrain ces derniers jours.

- "Très agressif" -

Renata Arruda, opératrice de télémarketing de 41 ans, et électrice du PT, a les larmes aux yeux en pensant à ce que le Brésil pourrait devenir sous un gouvernement Bolsonaro.

"J'ai très peur de ce discours de haine. Mes parents ont vécu sous le régime militaire et je crains qu'on vive une nouvelle dictature", affirme-t-elle, entre deux sanglots.

"Je n'ai jamais vu une élection aussi polarisée. Je crois que c'est à cause de Bolsonaro, c'est un fou, il est très agressif", ajoute Renata Arruda, faisant allusion aux déclarations au vitriol du candidat d'extrême droite, certaines d'entre elles aux relents racistes, misogynes ou homophobes.

"La démocratie est en péril", renchérit Anna Chiesa, professeur d'université de 59 ans, qui a voté une rose rouge à la main.

"Si Haddad est élu, il ne peut pas gouverner qu'avec le PT, il faut former un front démocratique", poursuit-elle.

Marcos Kotait, publicitaire de 40 ans, sait à quel point le scrutin de dimanche est déterminant pour l'avenir de son pays.

"Toutes les élections sont importantes, mais celle-ci est différente des autres. Auparavant, les gens votaient par conviction et pas forcément par rejet", affirme-t-il.

"Cette fois, on aura soit un saut dans l'inconnu soit le retour à une situation qu'on connaissait déjà", conclut-il.

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