Israël courtise le Golfe avec en tête l'Iran et la reconnaissance arabe

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Israël est engagé dans une offensive diplomatique auprès d'Etats du Golfe, notamment Oman et les Emirats arabes unis, pour contrer l'Iran et tenter de progresser dans la voie d'une normalisation diplomatique qui inquiète les Palestiniens, selon des analystes.

En moins d'une semaine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré à Mascate le sultan Qabous d'Oman, accompagné du chef du Mossad, les services secrets israéliens, selon le bureau de M. Netanyahu.

Aux Emirats, la ministre israélienne de la Culture et des Sports Miri Regev a visité la grande mosquée Cheikh Zayed et le ministre israélien des Communications Ayoub Kara a pris la parole, en arabe, à Dubaï.

L'hymne israélien a par ailleurs été joué, fait rarissime, lors d'une compétition de judo à Abou Dhabi et le ministre des Transports Israël Katz doit promouvoir une liaison ferroviaire entre Haïfa et le Golfe à Oman la semaine prochaine.

Ces développements interviennent alors que les Etats-Unis, proches alliés d'Israël, vont durcir d'ici le 5 novembre les sanctions contre l'Iran --ennemi juré d'Israël-- et qu'ils cherchent à endiguer l'influence de Téhéran, notamment en Syrie.

Bien avant le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi qui a considérablement affaibli Ryad, Washington ne ménageait pas ses efforts pour rapprocher l'Arabie saoudite sunnite d'Israël contre l'Iran chiite. Ryad n'a pas dit un mot sur les visites israéliennes dans le Golfe.

Des pétromonarchies sunnites du Golfe ont entretenu des contacts secrets ou discrets avec Israël ces dernières décennies, évitant toute publicité susceptible d'avoir un impact négatif sur les opinions publiques arabes, très sensibles à la cause palestinienne.

Officiellement, ces pays n'entretiennent pas de relations diplomatiques avec Israël en raison de l'occupation par l'Etat hébreu des Territoires palestiniens.

Mais l'Iran est l'une des raisons qui a encouragé les parties à rendre publiques ces visites. "L'alignement des politiques les rapproche", estime Elizabeth Dickinson, analyste au centre de réflexion International Crisis Group.

- "L'ennemi, c'est l'Iran" -

"Faire pression sur l'Iran et réduire son activité régionale est une priorité de premier plan en Israël et dans certaines capitales du Golfe.

Ryad, Abou Dhabi et, séparément, Tel-Aviv estiment tous qu'il est impératif de saisir l'occasion actuelle pour laquelle l'administration américaine accorde également la priorité: l'Iran".

Les initiatives de M. Netanyahu pourraient aussi renforcer sa position politique en Israël.

"Israël a toujours été enclin à rendre publiques de telles réunions, ce sont les Arabes qui étaient très sensibles aux séances photo en raison de leurs opinions publiques" et de la question palestinienne, estime Yoel Guzansky, chercheur à l'Institute for National Security Studies, un centre de réflexion basé à Tel-Aviv, et ancien chef du département Golfe au Conseil national de sécurité israélien.

Le rapprochement pourrait aussi préparer les opinions publiques dans le Golfe aux "liens avec Israël pour que ce ne soit pas une surprise totale et que le public comprenne la raison, qu'Israël n'est pas l'ennemi. Quelqu'un d'autre est l'ennemi. Et ce quelqu'un d'autre, c'est l'Iran", soutient cet ancien responsable israélien.

Lors d'une conférence sur la sécurité le week-end dernier à Bahreïn, le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui ben Abdallah, a admis, de manière remarquée, qu'Israël était "un État de la région".

"Il est peut-être temps pour Israël d'être traité de la même manière et d'avoir les mêmes obligations que les autres nations" du Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

La position omanaise a apparemment été soutenue par le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn qui a parlé positivement de la "sagesse" de Mascate dans le conflit israélo-palestinien.

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M. ben Abdallah a rencontré mercredi à Ramallah le président palestinien Mahmoud Abbas et lui a remis une lettre du sultan Qabous sur la visite de M. Netanyahu à Oman, selon l'agence palestinienne Wafa.

- "Les faveurs de Trump" -

La position omanaise a fait craindre ce qu'un conseiller présidentiel palestinien a qualifié de "début d'une normalisation publique (entre Israël et les pays arabes) et de fin de l'initiative de paix arabe".

Cette initiative qui date de 2002 stipulait que les Etats arabes noueraient des relations diplomatiques avec Israël si et seulement si toutes les terres occupées ou annexées en ou depuis 1967 formaient l'Etat de Palestine.

"Les dictatures arabes d'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, du Qatar et de Bahreïn s'allient au régime de l'apartheid israélien pour obtenir les faveurs de l'administration Trump afin de protéger leurs trônes chancelants", a déclaré Omar Barghouti, co-fondateur du mouvement Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) qui lutte contre l'occupation israélienne des Territoires palestiniens.

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"Les Palestiniens comptent sur les peuples de la région arabe, y compris le Golfe, et non sur les despotes non élus et impitoyables, pour nous soutenir dans notre lutte pour la liberté, la justice et l'égalité", a-t-il ajouté.

Israël entretient actuellement des relations diplomatiques complètes avec seulement deux Etats arabes, l'Egypte et la Jordanie. Les relations entre l'Etat hébreu et l'Autorité palestinienne se sont considérablement détériorées ces derniers mois.

Jusqu'en 2010, le Qatar abritait un bureau de représentation commerciale israélien.

Le Qatar fournit également une aide humanitaire - et du carburant - à l'enclave palestinienne de Gaza, dans le cadre d'un accord avec Israël soutenu par les Etats-Unis.

burs-ny/ras/hj

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