Ils étaient plusieurs centaines à lui rendre hommage devant le siège du ministère de l'Intérieur. "Les gens qui sont impliqués dans les activités de la société civile comprennent que Katya et d'autres activistes sont des cibles en Ukraine".
PUBLICITÉC'est devant le ministère de l'Intérieur, à Kiev, que plusieurs centaines de personnes ont rendu hommage à l'activiste anti-corruption Kateryna Gandziouk. Elle est morte ce dimanche 4 novembre après avoir été attaquée à l'acide il y a trois mois. Militante et conseillère du maire de Kherson dans le sud de l'Ukraine, connu sous son surnom Katya, âgée de 33 ans, elle dénonçait la corruption au sein de l'antenne régionale du ministère de l'Intérieur. Elle avait été attaquée fin juillet par un inconnu qui a jeté sur elle près d'un litre d'acide sulfurique. Elle avait depuis subi 11 opérations depuis :
"Nous faisons tous la même chose - nous faisons des réformes dans notre pays pour saisir cette fenêtre d'opportunité qui s'est ouverte après Maïdan, après la Révolution de la dignité. Cet attentat contre Katya est un signal adressé à toute la société, à des centaines de personnes dans nos villes et villages à tous les niveaux qui essaient de résister à l'ancien système que le gouvernement tente de rétablir", explique Oleksandra Matviychuk, militante des droits de l'Homme.
L'analyste politique Aleksander Solontay confirme ce sentiment d'insécurité :
"Les gens qui sont impliqués dans les activités de la société civile comprennent que Katya et d'autres activistes sont désormais ciblés en Ukraine."
En voyage en Turquie où il rencontrait des représentants de la communauté ukrainienne dans la province d'Antalya, le président ukrainien Petro Porochenko a exprimé ses condoléances aux proches de la militante. Ignorant les remises en cause directe du gouvernement, il a appelé "les forces de l'ordre à faire tout leur possible pour que les assassins de Kateryna Gandziouk soient trouvés, jugés et punis".