Violences conjugales: l'espoir d'un début de changement pour les Papouasiennes

Violences conjugales: l'espoir d'un début de changement pour les Papouasiennes
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Les coups de son mari, Lucy Sausiniaka dit les avoir subis avant même leur mariage et ils n'ont même pas cessé quand elle était enceinte de leur fille. Seule la fuite a sauvé cette Papouasienne de 23 ans.

Désormais, elle vit avec son bébé dans un refuge proche d'Ela Beach, à Port Moresby, capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La peinture de sa chambre s'écaille et les rideaux sont de vieux draps élimés. Mais l'endroit est paisible. Et l'essentiel est qu'elle s'y sente en sécurité.

"Il me battait même en public", raconte-t-elle, en se replongeant à contrecoeur dans les souvenirs douloureux. "Souvent, il avait bu."

Deux tiers des femmes de Papouasie-Nouvelle-Guinée seraient confrontées aux violences conjugale, selon des estimations. Les agressions sexuelles sont également un problème grave.

Mais au-delà des effroyables statistiques et des récits terribles de la souffrances ordinaire, il se peut que les choses commencent timidement à évoluer.

Monica Richards, l'énergique directrice du refuge Haus Ruth qui accueille Lucy Sausiniaka, affirme que les réformes de 2013, qui avaient entraîné un durcissement des peines contre les auteurs de violences conjugales, ont eu un impact réel.

"Il y a cinq ou six ans", la police ne prenait pas toujours au sérieux les témoignages sur les violences sexuelles et conjugales, dit-elle. "Tout cela a beaucoup changé, et la police nous aide."

- Bus interdits aux hommes -

Pour elle, la cause première de ces violences est l'alcool, dont l'introduction fut relativement tardive dans cette partie de la Mélanésie. Le fait que les gens partent vivre dans les villes joue aussi, juge-t-elle.

"J'ai grandi dans un village. On ne voyait jamais d'hommes battre leur femme", assure-t-elle.

"Je n'ai jamais vu mon père battre ma mère, ni personne le faire. Mais quand je suis arrivée à la ville, j'ai été confrontée à ce genre de violences."

A l'instar de Lucy Sausiniaka, les femmes osent de plus en plus saisir la justice. Et les époux peuvent se faire aider.

Elizabeth Fosape, une mère de sept enfants qui, à 47 ans, est également grand-mère, estime, sur la base de sa propre expérience, que les violences ne sont pas une fatalité.

"Mon mari n'était pas content quand j'allais voir la police ou que j'allais au refuge", raconte-t-elle. Mais entamer des poursuites l'a obligé, lui, à se faire aider. Et ça "a marché".

"Ça l'a changé", explique-t-elle.

A Port Moresby, les refuges ne sont pas la seule initiative face au fléau des violences conjugales. Une idée révolutionnaire a ainsi vu le jour pour protéger les femmes au quotidien: des bus interdits aux hommes.

Ces autocars offrent un asile pour celles qui redoutent les agressions, le harcèlement, les violences.

La plupart sont conduits par des hommes, mais on dénombre aussi quatre conductrices dans la capitale, parmi lesquelles Gorame Momo.

PUBLICITÉ

"La ville n'est pas sûre du tout pour les femmes", relève-t-elle. "Nous leur offrons un mode de transport sûr."

"Je me sens stimulée, j'ai l'impression de faire quelque chose de très, très important", sourit-elle. "Il faudrait que davantage de femmes prennent des postes considérés comme masculins".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le Portugal a célébré les 50 ans de la révolution des Œillets

No Comment : l'incendie d'un hôtel dans l'est de l'Inde fait 6 morts et 20 blessés

L’info du jour | 25 avril - Soir