Le président de la commission européenne doute de ses aptitudes à assumer son rôle.
Après l'Autriche, c'est à la Roumanie de prendre la tête de la présidence tournante de l'Union européenne. Elle exercera cette fonction pendant six mois.
Le président de la commission européenne émet des réserves. Jean-Claude Juncker doute de la capacité du pays à assumer son rôle. Dans un entretien accordé au journal allemand die Welt, il affirme : "Bucarest n'a pas encore pleinement compris ce que signifie présider les pays de l'Union. L'action prudente exige aussi la volonté d'être à l'écoute des autres et de mettre ses propres préoccupations au second plan. J'ai quelques doutes à ce sujet."
Une corruption inquiétante
A l'origine de son inquiétude, les tensions politiques nationales en Roumanie mais surtout la corruption endémique dans le pays.
Selon Laura Stefan, membre d'Expert Forum, une ONG anti-corruption : "Les dirigeants roumains sont vraiment obsédés par leurs propres problèmes juridiques, par le fait de ne pas aller en prison. Nous avons un gouvernement qui n'a qu'une priorité: empêcher les dirigeants politiques de rester en prison, de garder leur fortune dans leurs poches plutôt que dans les caisses de l’État."
Cela fait plusieurs mois que les institutions européennes sont devenues la cible de la majorité de gauche au pouvoir en Roumanie qui n'a de cesse de dénoncer une Union "inique" déniant au pays le "droit d'avoir ses propres opinions", selon les termes du chef du parti-social démocrate (PSD) au pouvoir, Liviu Dragnea.
Ces tensions avec Bruxelles ont été exacerbées en raison de la volonté du pouvoir roumain d'imposer une vaste refonte du système judiciaire pour corriger les "abus" des magistrats. L'UE estime pour sa part que cette réforme saperait la lutte contre la corruption, un mal endémique dont souffre ce pays.