Benalla, le "sparadrap" dont Macron n'arrive pas à se débarrasser

Benalla, le "sparadrap" dont Macron n'arrive pas à se débarrasser
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Par Euronews
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"On aimerait bien que l'Elysée dise la vérité, une fois pour toute !" : parole de Gaspard Gantzer, pourtant proche d'Emmanuel Macron. Au plus mauvais moment pour le président français, alors qu'il veut tourner la page d'une année chaotique, Alexandre Benalla déverse des informations compromettantes.

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Les saisons passent, été, automne, hiver... mais le président français n'arrive pas à se débarrasser de son ancien conseiller. Pour Emmanuel Macron, Alexandre Benalla est comme un "sparadrap" qui colle aux doigts. Alors que le chef de l'Etat en finit avec une année d'impopularité et de défiance croissante de l'opinion publique en essayant de repartir d'un nouveau pied en 2019, l'homme qui déclenche les polémiques est toujours à ses talons.

Vengeance de Benalla ou embarras de l'Elysée ?

Alexandre Benalla "se venge de son licenciement pour faute grave en entretenant tout un faisceau de contrevérités et d'approximations", contre-attaque l'Elysée ce lundi. Dans une interview accordée au journal français en ligne Mediapart, l'ex-conseiller vient de jeter un pavé dans la mare : il assure qu'il continue d'avoir des échanges réguliers avec Emmanuel Macron via la messagerie Telegram.

"C'est souvent sur le mode : comment tu vois les choses ?", dit-il, précisant : "Cela peut aussi bien concerner les "gilets jaunes", des considérations sur untel ou sur untel ou sur des questions de sécurité". Selon lui, sa dernière discussion avec le président Macron est très récente, elle remonterait au 24 décembre dernier. Et il s'empresse de mettre l'Elysée au pied du mur : "Ça va être très dur de le démentir parce que tous ces échanges sont sur mon téléphone portable".

Fabrice Arfi, enquêteur de Mediapart, apporte de nouvelles précisions :

Le nouveau scandale des passeports diplomatiques

Le premier scandale Benalla remonte à l'été dernier, lorsque des vidéos avaient été diffusées, le montrant en train d'interpeller avec violence des manifestants au cours du défilé du 1er mai à Paris, équipé d'un casque et d'un brassard de police. Cela lui a valu deux mises en examen et son licenciement des services présidentiels. La deuxième affaire louche a éclaté la semaine dernière quand la presse française a révélé que l'ex-homme de confiance utilisait des passeports diplomatiques pour se rendre dans plusieurs pays d'Afrique, et même rencontrer certains de leurs dirigeants.

Le ministère des Affaires étrangères a saisi le parquet de Paris qui a ouvert une enquête préliminaire pour "abus de confiance" et "usage sans droit d'un document justificatif d'une qualité professionnelle". Mais là encore, Alexandre Benalla tente un "retour à l'envoyeur" accusateur, indiquant que début octobre, dans une rue près de l'Elysée, un collaborateur du palais présidentiel lui a rendu des effets personnels et redonné les fameux passeports diplomatiques, en le mettant simplement en garde : "Tu ne fais pas de bêtises avec !".

Une chorale de "gilets jaunes" nargue le président Macron en chantant "Au revoir Benalla" sur les Champs-Elysées :

L'Elysée affirme ce lundi qu'il n'a été "mis au courant d'une partie de ses déplacements que le 20/12, c'est-à-dire après que des journalistes aient appris l'existence de son déplacement au Tchad". Le Quai d'Orsay ajoute que l'ancien conseiller n'a "bénéficié d'aucune indulgence particulière". Mais Benalla a toujours la réplique : "Quand vous voyagez à l'étranger avec un passeport diplomatique, l'ambassade de France est au courant que vous arrivez".

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